Instabilité des régimes, tentation de l’autoritarisme, montée de l’islamisme militant, recomposition des rapports de puissance dans la région, affirmation de la Chine et incertitudes sur les stratégies américaines : l’Asie du Sud-Est connaît une situation volatile, sans stratégie collective clairement définie.

Le monde de la puissance est de retour après deux décennies de rêves universalistes. Mais il est un monde divers, éclaté, dont il est difficile de déceler les logiques d'organisation. Beaucoup dépendra à l'avenir du type d'articulation qui s'instaurera entre dynamiques transnationales et dynamiques d'affirmation des intérêts de puissance.

Le Moyen-Orient, fidèle à son histoire, voit se croiser l'ensemble des puissances du temps : celles qui y ont leurs traditions (pays occidentaux, Russie...), puissances régionales bénéficiant de nouveaux espaces de manœuvre, nouvelles venues comme les puissances asiatiques en quête d'assise mondiale. Au Moyen-Orient s'articulent aussi tous les outils de persuasion et de contrainte.

La Chine entend s'affirmer comme puissance tutélaire grâce à ses vastes moyens financiers, en particulier à travers le projet des Nouvelles routes de la soie. Parallèlement, l'incertitude du positionnement américain incite les acteurs de la région à redéfinir postures et relations. Le jeu de bascule géopolitique est ouvert, vers un nouvel équilibre faisant une plus grande place à Pékin.

Les succès de politique étrangère, la résilience de l’économie et les dernières législatives gagnées par le parti Russie unie semblent préparer un terrain favorable à la réélection de Vladimir Poutine. Mais les foyers de protestation se multiplient et le peu d’intérêt de la population pour des élections verrouillées comporte des risques. Au-delà de l’épreuve électorale, la question du contenu du prochain mandat est ouverte.

La Russie occupe une place centrale sur l’échiquier moyen-oriental. Sa présence militaire en Syrie, l’axe qu’elle a créé avec l’Iran et la Turquie, en font pour tous un interlocuteur inévitable. Mais elle est aussi prise dans les contradictions qui divisent ses alliés et attend avec appréhension que Donald Trump décide de sa politique dans la région.

La révolution numérique touche tous les secteurs de l’activité économique et influe sur le politique. Elle pèse sur nos cadres juridiques et sur la liberté même des citoyens. Les régimes autoritaires s’en servent pour renforcer leurs pouvoirs, face à un Occident hésitant entre son intérêt de court terme et sa conception de long terme des valeurs démocratiques.

La rencontre entre la candidature de Donald Trump et les moyens contemporains de diffusion de l’information dessine un champ intellectuel dangereux. Diffusion de fausses nouvelles, enfermement des internautes dans leurs propres références, délégitimation de la parole scientifique, ingérences russes : tout semble aller dans le sens d’un affaiblissement du débat démocratique américain.