Ukraine: l'inquiétante escalade nucléaire du Kremlin
En réaction à l’autorisation de Joe Biden permettant à l’Ukraine de frapper le territoire russe avec des missiles américains, Moscou a franchi cette semaine plusieurs marches de l’escalier nucléaire. D’abord en rendant public une actualisation de sa doctrine puis en tirant jeudi un missile inquiétant sur l’Ukraine. Le tir de missile russe relève du pur signalement stratégique, le Kremlin envoie un message clair aux Occidentaux : il ne perdra pas la guerre en Ukraine.
Jusqu'à présent, les menaces du Kremlin n'étaient que verbales. Cette fois, c'est un missile qui sent le souffre qui a été tiré. Un « missile expérimental », dit Vladimir Poutine, de portée intermédiaire, baptisé Orechnik, mais le missile qui se rattache à la famille des armes balistiques porteurs du feu nucléaire. Moscou a donc brisé un tabou.
Donald Trump aux portes du pouvoir
La Maison Blanche desserre les conditions d’emploi de ses missiles ATACMS, car le temps est compté. Donald Trump est aux portes du pouvoir et Moscou en attend beaucoup.
« L'ambition qui a été affichée par Donald Trump d'un accord rapide avec Vladimir Poutine sur une ligne qui serait le gel du conflit selon la ligne de front actuelle, mais surtout une concession sur un principe de neutralisation de l'Ukraine, de renoncement à l'entrée dans l'OTAN. Si vous combinez un gel du front et un principe de neutralisation, on retombe rapidement sur les lignes de ce qu’était l'accord de Minsk ou même du mémorandum de Budapest. Et ça, la Russie a bien montré qu’elle n'était pas prête à le respecter », décrypte Élie Tenenbaum, directeur du Centre des études de sécurité de l’Ifri.
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