Avec

Moïse Gomis, correspondant pour France 24 et RFI

Benjamin Augé, chercheur associé aux centres Afrique subsaharienne et Énergie et climat de l'Institut Français des Relations Internationales (Ifri), spécialiste des pays pétroliers africains

Benjamin Bibas, journaliste spécialiste dans les droits humains et les droits environnementaux.

Dans les cours d’eau, dans les sédiments boueux, dans les racines des mangroves et jusque dans les nappes phréatiques, le pétrole brut, noir et visqueux, est partout dans le delta du Niger. Installée depuis les années 1950, l’industrie pétrolière, qui s’est déployée en réseaux de forage et de pipelines, est particulièrement polluante. En cause, le mauvais entretien du réseau qui occasionne de nombreuses fuites, la mauvaise gouvernance locale qui n’a pas su imposer de contraintes environnementales mais aussi les pillages et le raffinage illégal. Rien qu’entre 2011 et 2017 : 18 millions de litres de brut ont été déversés dans le delta. Les conséquences sont lourdes : la pollution a atteint un tel niveau qu’elle compromet toute autre activité comme la pêche ou l’agriculture et pousse les habitants vers le raffinage illégal, alimentant le cercle vicieux. Mais d’autres se mobilisent pour faire reconnaître leur préjudice, soit à travers des actions juridiques, à l’image du procès en cours contre l’entreprise britannique Shell, déjà condamnée par le passé, soit à travers des mouvements politiques plus ou moins pacifiques comme le Mouvement pour l'émancipation du delta (MEND).

Benjamin Augé est l’auteur du chapitre "Le pétrole au delta du Niger, une ressource vecteur de conflit" paru dans l'ouvrage Les conflits dans le monde - Approche géopolitique, sous la direction de Béatrice Giblin (éditions Dunod, 2016).

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