France – Allemagne : une relation toujours privilégiée ?

Que serait le rayonnement de l’Allemagne sur la scène internationale sans la portée symbolique du couple franco-allemand ? Que deux pays, hier encore ennemis héréditaires, aient pu établir une relation bilatérale aussi étroite, basée sur la réconciliation, le partenariat et l’amitié et former depuis plus de cinquante ans une force motrice au sein d’une Union européenne dont le degré d’intégration et de partage de souveraineté n’a pas d’égal dans le monde constitue une réussite majeure incontestable et un vrai modèle pour de nombreux pays dans le monde.
Pour la Chine et le Japon, la Grèce et la Turquie, l’Iran et l’Arabie Saoudite, l’Inde et le Pakistan, pour ne citer que ces derniers, la relation franco-allemande constitue un cadre de référence pour le présent et un espoir pour l’avenir. Enfin comment ne pas reconnaître que la relation franco-allemande constitue l'axe central de l'Europe communautaire sans lequel cette dernière ne résisterait pas à la puissance des forces centrifuges qui divisent le Vieux Continent, entre les pays du Nord prospères et compétitifs et une Europe du Sud sur le déclin, entre une Europe occidentale fidèle au modèle anglo-saxon et une Europe post-communiste économiquement affaiblie et limitrophe de la zone d'influence russe ?
A propos de l'ouvrage :
Si, depuis 1949, l'Allemagne a réussi sa « transformation » démocratique, son retour sur le devant de la scène mondiale s'avère plus hésitant. Unifié, le pays est accusé tour à tour d’être hégémonique ou bien de pratiquer une forme de retenue, en particulier dans l’exercice des responsabilités incombant à une grande puissance. Des spécialistes reconnus de son histoire, de son économie, de sa culture, mais aussi de ses choix politiques interrogent ici l’évolution singulière de la politique étrangère de l’Allemagne, entre rayonnement et retenue.
Ce chapitre fait partie de l'ouvrage publié par les Presses Universitaires du Septentrion dans la collection "Histoire et civilisations" sous la direction de Dominique Herbet, Hélène Miard-Delacroix, Hans Stark (pages 143 à 146) intitulé « L'Allemagne entre rayonnement et retenue ».
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