Localisation de la production en Europe : impact de l'élargissement et de la mondialisation
Au cours des quinze dernières années, les échanges entre l'Union européenne à Quinze et les pays devenus membres en 2004 se sont développés rapidement. Les investissements directs et les flux commerciaux ont favorisé l'évolution de la spécialisation des nouveaux membres vers des secteurs industriels moins traditionnels, de moyenne et haute technologie.
Les investissements dans les nouveaux pays membres ont d'abord été motivés par l'accès à des marchés en croissance, mais aussi par l'attrait d'une main-d'oeuvre moins chère et relativement bien formée. Cette seconde motivation a été particulièrement forte pour certaines activités intensives en main-d'oeuvre.
Depuis la fin des années quatre-vingt-dix, les Quinze ont aussi fortement accru leurs échanges avec la Chine, ce qui s'explique en partie par l'intégration croissante des réseaux de production paneuropéens au sein de réseaux mondiaux. La concurrence accrue de la part de pays émergents extra-européens stimule l'évolution de la géographie productive de l'Europe élargie à travers des investissements croissants dans les nouveaux pays membres. Les secteurs de l'automobile, du textile et de l'électronique grand public illustre ces évolutions et le développement des réseaux de production européens et maintenant mondiaux. Ces études de cas soulignent la mobilité de ces réseaux qui répondent aux évolutions des opportunités de marché et à la pression de la concurrence mondiale.
Si l'élargissement a fait progresser l'intégration entre l'Union européenne à Quinze et les nouveaux membres, il n'a pas durablement accru la part des échanges intra-européens au détriment de l'ouverture aux échanges extra-européens. Enfin, les cas de l'Allemagne et de la France sont traités à part pour souligner l'ouverture plus grande de la première aux échanges avec les pays émergents, que ce soit les nouveaux membres de l'Union européenne ou la Chine.
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