12
juin
2020
Espace Média L'Ifri dans les médias
Olivier APPERT, cité par Jules Crétois dans Jeune Afrique

Arabie saoudite : les ambitions nucléaires de MBS

La pandémie de Covid-19 a freiné les ambitions nucléaires de Riyadh. Mais le royaume saoudien tient toujours à diversifier son mix énergétique. Et les craintes d’un usage militaire de cette technologie, elles, s’affichent déjà.

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Le prince héritier a pour ambition d’équiper le pays de seize centrales nucléaires. Enveloppe allouée au projet : 80 milliards de dollars environ. En outre, 2020 se profilait comme l’année des grandes annonces.

En 2019, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA, l’agence mondiale du nucléaire), rendait un rapport sur l’état du secteur en Arabie saoudite, notant « les progrès significatifs dans le développement de son infrastructure et l’établissement d’un cadre législatif ».

  • Las, « la pandémie du nouveau coronavirus a bousculé l’agenda des réformes stratégiques, notamment en matière d’énergies, qui requièrent de mobiliser d’importants fonds », explique Olivier Appert, conseiller au Centre énergie et climat de l’Institut français des relations internationales (Ifri).

Plan d’austérité

La chute des cours du pétrole pourrait coûter au gouvernement jusqu’à la moitié de ses recettes fiscales. Mi-mai, Riyadh a annoncé un plan d’austérité sans précédent, se traduisant notamment par le triplement de la TVA mise en place en 2018 pour contrebalancer la chute du prix du baril. La consommation intérieure en électricité est satisfaite en brûlant une part de l’or noir du royaume : un quart de la production totale de pétrole est aujourd’hui utilisée à des fins domestiques.

Mais ce sont autant de pertes de recettes d’exportations potentielles… Ce qui pourrait renforcer la volonté des dirigeants saoudiens de diversifier leur « mix électrique », même si le nucléaire n’est pas le seul plan de Riyadh pour se sortir de cette situation.

  • « Plusieurs pistes sont explorées, mais des déconvenues sont parfois apparues, continue Appert. Des soucis d’ensablement des panneaux ont freiné l’entrain premier pour l’énergie solaire, une piste pourtant prometteuse. »

Réacteur de recherche

En 2019, l’agence Bloomberg publiait des clichés d’un petit réacteur « de recherche » en phase finale de construction sur le terrain de l’université scientifique du roi Abdulaziz. C’est la King Abdullah City for Atomic and Renewable Energy (K.A. Care) qui est chargée de traduire les ambitions du royaume en la matière.

  • « Ces ambitions ont été renforcés ces dernières années par l’arrivée de cadres d’Aramco », explique Appert.

Khaled Al Faleh, grand ordonnateur de la diversification économique voulue par MBS – mais aujourd’hui déchu de son poste au sein de la compagnie pétrolière et de ses fonctions de ministre de l’Énergie –, s’était assuré de pourvoir la structure en savoir-faire...

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