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Le chef du Kremlin, qui avait promis « une répartition plus équitable de la charge fiscale » pour financer ses promesses électorales et la guerre, cible les classes moyennes et supérieures.

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citée par Benjamin Quénelle dans

  Les Échos
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Vladimir Poutine vient d'obtenir la mise place par le gouvernement d'une réforme fiscale importante en Russie.

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Le chef du Kremlin avait promis « une répartition plus équitable de la charge fiscale vers ceux qui ont des revenus personnels plus élevés ». Trois mois plus tard, Anton Silouanov, son ministre des Finances, vient d'annoncer des taux d'impôt sur le revenu plus progressifs. Un vrai bouleversement en Russie.

Lors de son premier mandat, Vladimir Poutine avait imposé une « flat rate » à 13 %, créée pour mettre fin à l'évasion fiscale et imposer à tous de payer leurs impôts. Aujourd'hui, il impose un système de taux progressifs à l'européenne, six ans après avoir relevé l'âge de la retraite et augmenté la taxe sur la valeur ajoutée.

 

Des taux progressifs

Le taux actuel de 13 % sera maintenu pour les revenus annuels inférieurs à 2,4 millions de roubles (soit quelque 24.500 euros). Le taux de 15 %, en partie déjà en place depuis 2021, s'appliquera à la tranche de 2,4 à 5 millions de roubles (51.000 euros). L'impôt passera à 18 % jusqu'à 20 millions de roubles (204.000 euros), puis à 20 % jusqu'à 50 millions de roubles (505.000 euros) et, au-delà, à 22 %. Les catégories visées sont donc les classes moyennes et supérieures.

Les hausses d'impôt sur le revenu feront sortir de nombreux Russes de la tranche d'imposition la plus basse. Mais elles ne toucheront pas ceux qui perçoivent le salaire moyen (1,2 million de roubles par an, soit 12.200 euros). Environ la moitié des familles avec deux enfants ou plus bénéficieront d'une réduction. Une priorité pour Vladimir Poutine alors que la pauvreté frappe encore plus de 9 % de la population. « Les modifications fiscales n'affecteront que 3,2 % de la population active, soit 2 millions de personnes », a voulu rassurer Anton Silouanov.

 

Une réforme bien accueillie

La réforme sera donc populaire auprès de la majorité des Russes. « Ils ne sont pas touchés par la réforme et approuvent le fait que le gouvernement vise les plus riches », ironise Denis Volkov, le sociologue à la tête de l'institut indépendant de sondages Levada. « Les plus fortunés n'ont pas d'autres choix que de payer. Beaucoup d'entre eux dépendent de l'État pour leurs super-revenus. Ils sont dépendants de l'État qui donne et… reprend ! »

Quant aux oligarques, ils sont un peu plus coincés entre le Kremlin dont ils dépendent et les sanctions occidentales qui les empêchent de sortir leur argent.

« Les capitaux vont essayer de fuir, mais c'est extrêmement difficile avec les sanctions. Elles auraient dû être calibrées différemment pour favoriser la sortie des capitaux et donc réduire l'argent disponible en Russie pour financer la guerre et adoucir ses conséquences sur l'économie », rappelle Tatiana Kastouéva-Jean, de l'Institut français des relations internationales.

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Benjamin Quénelle (Correspondant à Moscou)

 

> Lire l'article dans son intégralité sur le site des Échos.

 

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Tatiana KASTOUÉVA-JEAN

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Directrice du Centre Russie/Eurasie de l'Ifri