25
avr
2022
Espace Média L'Ifri dans les médias
Hans STARK, Propos recueillis par Charlotte Lalanne dans L'Express

Emmanuel Macron réélu : "L'homme fort de l'Europe, c'est lui"

"Les électeurs ont envoyé un signal fort en faveur de l'Europe", a salué le chancelier allemand Olaf Scholz en félicitant Emmanuel Macron, réélu à la présidence française le 24 avril. "Je suis heureux que nous continuions notre bonne coopération !", a réagi, sur Twitter, le dirigeant allemand.

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En mauvaise passe dans son pays, Olaf Scholz pourrait vouloir s'appuyer sur son partenaire français pour trouver une nouvelle dynamique. Mais dans cette relation, le meneur s'appelle Emmanuel Macron, estime Hans Stark, conseiller pour les relations franco-allemandes à l'Ifri.  

 
L'Express : Quelle est votre première réaction à la réélection d'Emmanuel Macron ?  

Hans Stark : Évidemment, c'est un soulagement. Les sondages avant le premier tour donnaient un très faible écart entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Le résultat est beaucoup plus net au second tour, c'est une bonne chose. Mais tout reste à faire. A commencer par les législatives : le président doit obtenir une majorité à l'Assemblée nationale pour gouverner. Et puis il y a eu une fracturation de la vie politique en France et une mise en puissance des extrêmes, deux tendances inquiétantes.  

 

Quels sont ces défis à venir dans la relation franco-allemande ?  

Le couple franco-allemand n'existe que par intermittence, car les deux pays ont des intérêts divergents dans plusieurs domaines. Il n'y a donc pas de directoire franco-allemand menant le "bateau Union européenne" de façon zen et continue. Ceci dit, je pense qu'il y a une ouverture pour plus de coopération bilatérale sur deux sujets qui furent longtemps des points d'achoppement. D'abord, dans le contexte actuel dicté par la guerre en Ukraine, l'Allemagne n'est plus aussi stricte qu'avant sur les critères de convergence européens, notamment la question de l'endettement. Bien sûr, il ne faudra pas que la France veuille signer la mort officielle de ces critères, car les Allemands et d'autres risquent de se braquer. Mais une application plus souple ne devrait pas provoquer d'émoi, car il faut absolument donner un coup de pouce aux populations en grande précarité en Europe, qui souffrent de la montée de l'inflation et de l'augmentation des prix du pétrole.

 

  • "Emmanuel Macron n'est pas aussi critiqué qu'en France sur son arrogance ou la brutalité de ses réformes. On trouve au contraire qu'il a mis en route un agenda de réformes qui permet à la France de se moderniser", affirme Hans Stark, conseiller à l'Institut français des relations internationales.

 

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