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IA générative : pourquoi la Chine a un train de retard

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 La difficulté du pays à accéder à de la puissance de calcul peut en partie expliquer sa discrétion dans le monde de l’IA générative. Rien n’est perdu pour autant.

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Hong Kong, 20 octobre 2023. Le bruit court sur une mystérieuse cargaison regorgeant de processeurs Nvidia A100. Valeur sur catalogue : environ 100 millions d’euros. Dans la nuit, des équipes d’acheteurs provenant de firmes comme Pinduoduo ou Kingsoft affluent pour mettre la main sur le trésor, raconte le journal chinois Meiri Renwu, dans un article fleuve repéré par la newsletter ChinAI. Cette précipitation, dans l’atmosphère étouffante de la péninsule, s’explique par l’importance et la rareté de ce type de matériel, les GPU, indispensables à la fabrication de modèles d’IA de dernière génération, les LLM (pour large language models). Mais aussi par le fait que ces processeurs graphiques de conception américaine, de loin les meilleurs sur le marché, font l’objet d’interdictions de ventes par Washington sur le sol chinois. On ignore la fin du thriller. Qui a obtenu quoi, et surtout, à quel prix ? [...]

"Crispation politique"

[...] Plusieurs experts interrogés par le New York Times estiment ainsi que Pékin a "au moins un an" de retard sur son rival. Les premiers modèles, dont certains sont ouvertement bâtis sur des LLM open source comme Llama, de Meta, n’émergent pas dans les classements de performances basés sur des tests standards dans l’industrie. La plupart sont américains, appartenant à OpenAI, Anthropic ou encore Google. Accompagnés par quelques Français (Mistral AI en particulier), Britanniques (Leeroo) ou encore Canadiens (Cohere). Ce sont eux qu’utilisent en premier lieu les entreprises ainsi que bon nombre d’applications prisées par les particuliers.

"Cette situation a augmenté le niveau de crispation politique sur le sujet en Chine", indique Mathilde Velliet, chercheuse au sein du Centre Géopolitique des technologies de l’Ifri, spécialisée dans les relations sino-américaines. Le Premier ministre, Li Qiang, en visite cette semaine chez le géant Baidu - le "Google chinois" - a rappelé combien l’IA était importante "pour le développement de nouvelles forces productives". [...]

Session de rattrapage

[...] Trois autres éléments plaident pour un rattrapage chinois à court ou moyen terme : le dynamisme de l’open source, permettant d’accéder facilement à des briques technologiques de qualité sur l’IA générative, la tendance aux plus petits modèles nécessitant moins de puissance de calcul, et le dynamisme de son marché intérieur. Baidu revendique déjà 100 millions d’utilisateurs de son chatbot Ernie.

De vrais motifs d’espoirs. Même si les sanctions américaines demeurent un fardeau pour la Chine. "Il est probable que les Etats-Unis procèdent à de nouveaux contrôles des exportations de technologies, par exemple sur l’accès au cloud, à partir duquel il est toujours possible d’avoir accès à de la puissance de calcul", signale Mathilde Velliet. Et le stock de GPU finira par s’épuiser, malgré les filouteries.
 
Lire l'intégralité de l'article sur le site de L'Express.

 

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