12
oct
2023
Espace Média L'Ifri dans les médias
Jérémy BACHELIER, Céline PAJON, cités par Jean-Tenahe FAATAU dans Outremers360°

Indopacifique : L’importance des Outre-mer dans la stratégie française

Depuis plusieurs années, la France tente d’affiner sa stratégie diplomatique et militaire dans l’immense zone indopacifique.

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Un nouveau rapport de l’Institut français des relations internationales (Ifri), écrit par deux spécialistes de la question, Jérémy Bachelier et Céline Pajon, fournit un éclairage inédit prenant en compte l’importance géostratégique des territoires français d’Outre-mer.

Les auteurs identifient quatre zones à haut risque de conflit qui pourraient nuire aux intérêts français et européens : le détroit de Taïwan, la mer de Chine méridionale, le pourtour de la péninsule coréenne et le nord de l’océan Indien (autour de la question iranienne).

« Ces crises potentielles en Indopacifique impacteraient fortement le transport maritime, l’approvisionnement énergétique et le flux numérique et poseraient à la France a minima un triple défi : la protection de ses territoires ultramarins et de ses ressortissants, la sécurisation des flux maritimes ainsi que la crédibilité de son rôle de puissance au sein de l’Indopacifique et plus largement la préservation de son statut sur l’échiquier international »

Face à ces enjeux, les auteurs préconisent plus de pragmatisme, et en particulier une coordination systématique avec les territoires d’Outre-mer pour la définition et la mise en œuvre de l’approche indopacifique de l’Etat. L’étude évoque des pistes comme une intégration plus forte des collectivités territoriales aux actions scientifiques ou humanitaires menées par les forces armées, un renforcement des dispositifs du service militaire adapté en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie, à La Réunion et à Mayotte, qui, aujourd’hui exclusivement terrestre, « pourrait gagner à être élargi à l’interarmées pour proposer des formations adaptées aux réalités locales », et une meilleure intégration régionale des collectivités, avec des compétences accrues en matière de coopération régionale voire internationale.

L’étude précise par ailleurs que la France devrait aborder son histoire coloniale avec honnêteté et transparence dans la région, « car sa légitimité à agir et sa crédibilité dans l’Indopacifique découlent en grande partie de ses territoires ultramarins ». Ce narratif à destination du « Sud global » permettrait ainsi à Paris de mieux assumer sa position dans l’Indopacifique et enverrait un signal positif à des populations de plus en plus séduites par les rhétoriques anti-occidentales de la Chine et de la Russie. Une stratégie psychologique et culturelle visant à contrebalancer des perceptions parfois négatives de l’influence hexagonale dans la zone.

 

>> Retrouver l'article en intégralité sur le site Outremers360°.

 

Mots-clés
Stratégie française Indo-Pacifique