Manifestations au Tchad: «L’Union africaine a toujours été réticente à la politique des sanctions»
« Dieu est grand », c'est la réaction, sur twitter, de Mahamat Déby Itno, le chef de la junte militaire tchadienne après la non-décision du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA). Aucune sanction n'a été décidée, après la répression violente d’une manifestation de l'opposition à Ndjamena le 20 octobre dernier pour protester contre le report de deux ans d'élection présidentielle. Pourquoi une telle clémence de la part de l’Union africaine ? L’analyse de Thierry Vircoulon, chercheur associé au Centre Afrique Subsaharienne de l'Ifri.
"On reste dans la logique de l'Union Africaine en tant qu'organisation collective de 54 Etats. C'est une organisation qui a toujours été réticente à la politique des sanctions. Et ce qui vient de se passer rappelle, par exemple, ce qui s'était passé au Burundi il y a quelques années quand la présidente sud-africaine de l'Union Africaine avait préconisé l'envoi d'une mission de maintien de la paix, ce qui avait été immédiatement bloqué par les autres pays membres. Et là on est dans la même situation, Moussa Faki a fait un rapport extrêmement sévère contre le Tchad et cela a été bloqué par la majorité des pays. Donc ça montre que l'Union Africaine, je disais, est toujours réticente à prendre des sanctions contre un Etat membre et qui, est une organisation qui aboie mais qui ne mord pas " explique Thierry Vircoulon.
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"Et là on est dans la même situation, Moussa Faki a fait un rapport extrêmement sévère contre le Tchad et cela a été bloqué par la majorité des pays. Donc ça montre que l'Union Africaine, je disais, est toujours réticente à prendre des sanctions contre un Etat membre et qui, est une organisation qui aboie mais qui ne mord pas " ajoute-t-il.
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Auteurs
Thierry VIRCOULON
Chercheur associé, Centre Afrique subsaharienne de l'Ifri
