09
déc
2021
Espace Média L'Ifri dans les médias
Paul MAURICE, cité par Louis de Briant dans L'Usine Nouvelle

La nouvelle coalition au pouvoir en Allemagne menace-t-elle les exportations d’armement de la France ?

Les trois partis formant le tout nouveau gouvernement allemand affirment dans leur contrat de coalition vouloir promouvoir une “politique offensive de désarmement”. Mais les grands projets militaires franco-allemands sont davantage menacés par les conflits entre industriels que par les velléités politiques.

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395 suffrages en sa faveur, sur 736 députés allemands. Le social-démocrate Olaf Scholz a été élu chancelier mercredi 8 décembre par le Bundestag, grâce à une coalition inédite regroupant socio-démocrates, écologistes et libéraux. Attendu le 10 décembre en visite officielle à l'Elysée, le nouveau chancelier allemand échangera avec son homologue français sur de nombreux dossiers brûlants : plan de relance européen, ambitions climatiques... et défense européenne, chère à Emmanuel Macron et symbolisée par quelques projets d'envergure. La France élabore avec l'Allemagne et l'Espagne le SCAF, un projet mêlant nouvel avion de combat, drones armés et interconnexion de ces systèmes d'ici 2040. Paris et Berlin développent aussi pour la même date un projet de char de combat commun, le MGCS.

Nulle part au sein du contrat de coalition signé entre les trois partis allemands, qui fait figure de Bible pour les quatre années à venir, n'est toutefois fait mention de ces programmes européens d'armement. Si l'idée d'une "coopération renforcée" entre l'UE et l'OTAN est bien présente, le terme "défense européenne" fait également défaut; les partenaires promeuvent en revanche "une politique offensive de désarmement" et "une politique restrictive en matière d'exportations d'armes". Suffisamment restrictive pour entraver la France dans ses propres échanges, voire pour stopper net les projets d'armement en commun ?

Le SCAF en bonne voie, le MGCS encalminé

Concernant le SCAF, "l'avion du futur" devrait bien déployer ses ailes.

  • « Très honnêtement, le projet est trop avancé, soutient Paul Maurice, chercheur au Comité d'études des relations franco-allemandes à l'IFRI. Il a déjà fait l'objet d'un vote lors de la dernière législature allemande sur son budget, et personne ne s'y est opposé frontalement. »

1,3 milliard d'euros ont été accordés au SCAF par la commission des Finances du Bundestag en juin dernier, les trois milliards restant devant être accordés une fois le contrat signé.

Si problème il y a, il porte plutôt sur les relations entre ses chefs de file industriels, le français Dassault et l'européen Airbus : le directeur général de Dassault, Eric Trappier, soulignait encore ce 8 décembre sur BFM Business le risque de "duplication" et demandait "un vrai maître d'oeuvre" pour le projet, que Dassault voudrait assumer seul, en prenant l'exemple du Rafale.

  • « Il y a toujours des tensions et des appréhensions des industriels dans ces domaines stratégiques, sur les questions de budget, de technologie », confirme Paul Maurice.

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  • « Pour l'Allemagne, l'Otan reste le cadre global de sécurité. Il est plus facile pour eux de s'en remettre au parapluie américain qu'à leur propre stratégie », détaille Paul Maurice, qui rappelle que le matériel de l'armée allemande est déjà aligné sur celui des Etats-Unis.

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