03
mar
2023
Espace Média L'Ifri dans les médias
Marc JULIENNE, cité par Clément Perruche dans Les Echos

Les pays du « Quad » adressent un nouvel avertissement à Pékin

Sans la nommer, les pays formant le « Quad » (Etats-Unis, Japon, Inde et Australie) ont averti ce vendredi la Chine sur les opérations de déstabilisation qu'elle mène dans l'espace maritime qui l'entoure. Le groupe informel a pour but de contrer l'influence militaire de Pékin dans la région.

 

Les Echos

Les pays du « Quad », à savoir les Etats-Unis, le Japon, l'Inde et l'Australie, se sont réunis ce vendredi à New Delhi en parallèle du G20 des ministres des affaires étrangères . Bien que la Chine ne soit pas mentionnée directement dans le communiqué commun publié à l'issue de la rencontre, le groupement informel a directement visé Pékin.

[...]

Provocations chinoises

Le Quad (« Quadrilateral security dialogue ») a été lancé en 2007, puis relancé en 2017 pour contrer l'influence militaire et économique de la Chine. Depuis plusieurs années, la République populaire multiplie les manoeuvres militaires en mer de Chine méridionale, l'une des routes clés pour le commerce mondial. Pékin revendique la quasi-totalité de cet espace maritime, ce que contestent les autres pays riverains, comme les Philippines, la Malaisie, le Vietnam ou l'Indonésie.

« Dans l'espace aérien de la zone, on constate des événements préoccupants : des avions américains sont suivis par des chasseurs chinois qui ne répondent pas aux communications des Américains. Ce sont des comportements dangereux car ils peuvent mener à des erreurs d'interprétation », explique Marc Julienne, chercheur à l'Ifri.

Les manoeuvres chinoises sont encore plus importantes dans le détroit de Taïwan , où des avions pénètrent presque quotidiennement dans l'espace aérien taïwanais. « Il y a une montée en puissance dans la coercition militaire chinoise dans le détroit », poursuit Marc Julienne. « Le but, c'est d'appliquer la stratégie du fait accompli », c'est-à-dire de tester la réaction des adversaires et d'ajuster en conséquence leur ligne de conduite.

Stratégie d'endiguement

Malgré des éléments de langage directement adressés à Pékin, Antony Blinken, le secrétaire d'Etat américain, a précisé vendredi lors d'une conférence que le Quad n'était pas une alliance militaire. Le chef de la diplomatie américaine a indiqué que les objectifs du groupe résidaient dans des projets concrets, comme la distribution de vaccin anti-Covid dans la région.

« En réalité, Pékin est dans le viseur. Et c'est à peine voilé », décrypte Marc Julienne. « Dans la communauté stratégique américaine, on ne s'interdit plus de parler de'containment', c'est-à-dire d'endiguement », poursuit le chercheur. Un vocable autrefois employé pour décrire la stratégie américaine vis-à-vis de l'influence soviétique.

De son côté, Pékin voit d'un très mauvais oeil cette alliance qu'elle a qualifiée de « clique ». « Il y a une préoccupation réelle du côté de la Chine », explique le chercheur. « Mais outre le Quad, ce qui inquiète Pékin, c'est la recomposition des partenariats de sécurité et des alliances, le plus souvent tournés contre elle, dans la région indo-pacifique. »

 

>> Retrouvez l'article en intégralité sur le site Les Echos

 

Mots-clés
AUKUS Quad Australie Chine Etats-Unis Inde Indo-Pacifique Japon