28
juin
2022
Espace Média L'Ifri dans les médias
Tatiana KASTOUEVA-JEAN, citée par Yannick Van Der Schueren dans 24 heures

« Poutine veut montrer que la Russie n’est pas isolée »

Le président russe est en déplacement au Tadjikistan. Une première sortie du pays depuis le début de la guerre en Ukraine, qui vise à solidifier ses alliances. 

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La semaine dernière, il tenait la vedette au sommet virtuel des BRICS, qui réunit le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Aujourd’hui, Vladimir Poutine est au Tadjikistan, pays de l’ex-URSS et allié très dépendant économiquement de la Russie. Demain? Il sera au Turkménistan, une autre ancienne république soviétique d’Asie centrale, pour une réunion des pays riverains de la mer Caspienne.

Covid et bulle sanitaire stricte obligent, le chef du Kremlin n'a effectué que trois déplacements à l'étranger en deux ans. Le dernier remonte au 4 février, lorsqu'il s'est rendu en Chine pour une rencontre avec son homologue Xi Jinping à l'occasion de l'ouverture des Jeux olympiques d'hiver. Depuis, il n'a plus bougé. Pas même pour se rendre en Biélorussie, sa base arrière. C'est l'autocrate Alexandre Loukachenko qui s'est rendu à plusieurs reprises à Moscou. Alors que se passe-t-il? Simples gesticulations ou manœuvres diplomatiques? 

«L’un des buts de Vladimir Poutine est de montrer que la Russie continue son activité diplomatique sur d’autres fronts que l’Ukraine, qu’il y a d’autres dossiers et qu’il n’est pas obsédé par cette guerre.» explique Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du centre Russie/NEI de l'Ifri. 

 

«Russie historique»

En revanche, ajoute la spécialiste, «il est impensable que Poutine aille pour l'instant dans un pays figurant sur la liste des pays hostiles ou dans un forum international. Les pays de la Communauté des Etats Indépendants (CEI) constituent donc la destination la plus facile pour lui.»

«L'objectif de ces déplacements est peut-être aussi de montrer que le président russe est en bonne forme physique et qu'en dépit de toutes les rumeurs qui circulent sur son état de santé, il peut voyager», ajoute Tatiana Kastouéva-Jean, pour qui c'est surtout sur le plan géostratégique que s'inscrivent ces déplacements. 

Vladimir Poutine n'a pas l'intention de se laisser damer le pion dans la région.

Le Tadjikistan est la porte de l'Afghanistan, relève-t-elle, et «c'est pour éviter que les Etats-Unis ne courtisent les pays d'Asie centrale que le chef du kremlin a décidé de s'y rendre», estime-t-elle. 

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Diplomatie russe Politique étrangère russe Vladimir Poutine Russie Tadjikistan