10
oct
2017
Espace Média L'Ifri dans les médias
Vivien PERTUSOT, interrogé par Eric Topona pour Deutsche Welle

Comment règler la crise entre la Catalogne et l'Espagne ?

Le président de la région de Catalogne a déclaré que la région avait gagné le droit de se déclarer indépendante ce mardi. Mais Carles Puigdemont suspend pour l'instant ce mandat, pour négocier avec Madrid.

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Son discours était très attendu. Le président séparatiste catalan Carles Puigdemont a finalement proposé mardi de suspendre la déclaration d'indépendance de sa région, en vue d'un dialogue avec le gouvernement central à Madrid. Un dialogue auquel ne semble pas prêt les autorités espagnoles. Le gouvernement l'avait fait savoir avant même le discours de Pudgemont et l'a répété ce mardi soir. D'autres dirigeants européens, dont le président français Emmanuel Macron, se sont eux prononcés pour une issue politique à cette crise.

Une position compliquée pour l'UE

  • "C'est très compliqué pour l'UE d'apparaitre comme un acteur neutre."(Vivien Pertusot)

A ce stade de la crise, il y a besoin d’un médiateur, mais la tâche ne sera pas facile pour Bruxelles. Selon le responsable de l'Institut français des relations internationales à Bruxelles, Vivien Pertusot, "l'Union européenne à l'habitude de participer à des médiations dans sa politique extérieure". Il cite le cas des Balkans ou de l'Iran. "Mais, là, on est à l'intérieur d'un Etat membre, ce qui signifie qu'une des parties prenantes de cette médiation est un gouvernement qui fait partie des institutions européennes", explique Vivien Pertusot.

Pour Vivien Pertusot, il est donc très compliqué pour l'UE d'apparaitre comme un acteur neutre. D'autant que d'après les traités, la Catalogne devenue indépendante ne pourrait pas automatiquement devenir membre de l'Union européenne. "Une point qui peut être perçu par la Catalogne comme une position favorable à Madrid."

L'embarras de Bruxelles

Depuis la tenue du référendum sur l'autodétermination organisé le 1er octobre par les dirigeants séparatistes en Catalogne, la position de l'Union européenne n'a pas variée. Bruxelles, a rappelé qu'une Catalogne indépendante ne serait pas automatiquement membre de l'UE, et a appelé les deux parties à renouer le fil du dialogue. "Pour la commission européenne, il s’agit d’une question interne de l’Espagne qui doit être réglée dans le respect de l’ordre constitutionnel de ce pays. La violence ne peut jamais être un instrument politique", a expliqué le porte-parole de la Commission, Alexander Winterstein. 

Le divorce, pour l’heure fictif, entre l’Espace et la Catalogne pourrait être douloureux s’il était acté. En effet, la Catalogne représente 20% du PIB de l'Espagne. Le royaume pourrait aussi perdre en puissance économique et en population.

 

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Référendum Catalogne Catalogne