17
mar
2017
Espace Média L'Ifri dans les médias
Barbara KUNZ, citée dans CNEWS Matin.

Rencontre Trump - Merkel : deux visions du monde

Première rencontre ce vendredi 17 mars entre la chancelière allemande Angela Merkel et le président américain Donald Trump. Deux personnalités aux antipodes mais condamnées à s’entendre (un peu). Cette rencontre donnera le ton de la future relation entre les deux puissances, essentielle malgré les différences de leurs dirigeants.

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Le cliché avait fait le bonheur des réseaux sociaux. Le jour de l’investiture de Donald Trump, alors que le monde entier avait les yeux rivés sur Washington, Angela Merkel était photographiée dans un musée de Potsdam, admirant une toile de Monet. Une image symptomatique de l’intérêt manifesté par la chancelière à l’égard du président américain, lui-même visiblement indifférent aux nouvelles de Berlin. Deux mois plus tard, Donald Trump s’apprête à recevoir Angela Merkel à Washington. Cette rencontre, initialement prévue mardi 14 mars mais reportée en raison de la tempête qui a frappé le pays, donnera le ton de la future relation entre les deux puissances, essentielle malgré les différences de leurs dirigeants.

Des personnalités opposées

Avant de quitter la Maison Blanche, ­Barack Obama avait réservé son dernier coup de téléphone en tant que président à Angela Merkel, conclusion logique de huit ans de solide coopération entre Washington et Berlin. Avec Donald Trump aux affaires, une telle complicité semble compromise. La chancelière et le président ont deux façons très différentes de communiquer. «Angela Merkel a beaucoup de retenue… et n’a pas de compte Twitter», précise Barbara Kunz, chercheuse à l’Ifri. Donald Trump s’avère au contraire impulsif, n’hésitant pas à ­attaquer ses détracteurs sur le réseau social.

Tribun habitué des meetings ­enflammés, il contraste avec une Angela Merkel qui cultive la monotonie de ses allocutions. Le dernier discours combatif qu’elle ait prononcé remonte à… l’élection de ­Donald Trump, lorsqu’elle avait souligné son attachement à la «­dignité de l’homme indépendamment de sa couleur de peau, de sa religion, de son sexe, de son orientation sexuelle ou de ses convictions politiques». De sa part, une telle déclaration relevait du ­lyrisme, et la presse internationale l’avait aussitôt ­sacrée «nouveau leader du monde libre». De fait, la chancelière n’a cessé de défendre le libre-échange et l’Alliance atlantique, quand le président américain s’est évertué à militer pour «l’Amérique d’abord». Deux conceptions inconciliables, qui devront cohabiter.

La représentante de l’Europe

Au-delà de la coopération américano-germanique, Angela Merkel va défendre les intérêts de l’Union européenne. Or, comme le résume Barbara Kunz, «Donald Trump est un grand défenseur du Brexit, pas tellement de l’UE». A son arrivée au pouvoir, le président a rencontré la Britannique Theresa May avant tout autre dirigeant. Mais si lui peut se permettre de critiquer l’UE sans trop prendre de risques, celle-ci peut en revanche difficilement se passer de lui, notamment en matière de défense. Angela Merkel devrait tenter de convaincre Donald Trump de l’importance de l’Otan, sur l’avenir de laquelle il laisse planer l’incertitude.

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