Ukraine : « On nous envoie à l’abattoir »… Ces soldats russes qui en appellent à Poutine
Dans des vidéos, des groupes de Russes mobilisés interpellent le chef de l’État. Ils se plaignent d’avoir été envoyés à l’offensive sans préparation, d’avoir été trompés sur leurs missions, ou de manquer de matériel.
Cette manière d’en appeler au « tsar », par-dessus la tête d’un pouvoir intermédiaire que l’on sait corrompu ou défaillant, est une habitude ancrée en Russie, explique la politologue Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du Centre Russie de l’Institut français des relations internationales (Ifri).
« Ce type de plainte collective mettait en scène, avant la guerre, des victimes des promoteurs immobiliers malhonnêtes ou de l’arbitraire du pouvoir local en matière d’environnement. C’est un dernier cri de secours lancé à l’autorité suprême, rendu public pour être entendu. »
Depuis un an, l’adhésion à la guerre (70 à 80 % selon les sondages) ne faiblit pas dans la population russe, abreuvée de propagande. « Il y a eu une quinzaine de vidéos en février, le nombre est important, mais on n’en compte pas des centaines. On ne connaît pas non plus de vraies mutineries. Les proches sont concernés, mais il n’y a pas de relais puissants, comme celui que pouvait être le Comité des mères de soldats pendant la guerre en Tchétchénie », remarque Tatiana Kastouéva-Jean.
> Retrouvez l'intégralité de l'article sur Le Parisien.
Média
Partager
Auteurs
Tatiana KASTOUÉVA-JEAN
Directrice du Centre Russie/Eurasie de l'Ifri
