La France, l'Allemagne et l'Europe : Perspectives 3, Réflexions franco-allemandes sur l'avenir du budget
Etudes et réflexions sur le système financier de l'Union européenne.
Les négociations à venir sur le cadre financier de l’Union européenne pour les années 2007 à 2013 s’annoncent conflictuelles. Dans ce contexte, le volume 3 de La France, l’Allemagne et l’Europe. Perspectives, intitulé Réflexions franco-allemandes sur l’avenir du budget européen analyse le statu quo du système financier de l’Union européenne. Le déficit apparaît, avant tout, du côté des dépenses : une part trop importante du budget sert de transfert de ressources entre les États membres, et une part trop faible est utilisée pour le financement de véritables biens publics européens. Le volet des recettes est, au contraire, organisé d’une façon qui peut paraître appropriée : le système des contributions établit un lien direct entre les budgets nationaux et le budget européen, et garantit ainsi une dose souhaitable de discipline budgétaire. La France et l’Allemagne partagent dans cette négociation des objectifs semblables à beaucoup d’égards : une limitation stricte du budget global, le maintien d’un certain niveau de protection pour l’agriculture européenne et le soutien à un niveau minimal d’actions régionales et structurelles. Cette contribution présente un scénario dans lequel ces objectifs, en apparence contradictoires, pourraient être atteints d’une façon cohérente. Ce scénario prévoit le cofinancement de la politique agricole par les États membres et l’établissement d’un fonds pour la défense. De la sorte, le budget européen serait concentré plus fortement sur la production d’une véritable plus-value européenne, sans pour autant perdre totalement de vue les objectifs de la solidarité régionale, de l’encouragement à l’agriculture et de la modération de la charge fiscale.
Friedrich Heinemann est Senior Researcher au Centre de recherche sur l'économie européenne de Mannheim (DGAP) et responsable du groupe de travail sur l'intégration européenne.
Maxime Lefebvre a contribué à cette publication en tant que chargé des Affaires européennes à l'Ifri.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLes Verts allemands comme parti de rassemblement. La fin d’une illusion ?
Lors du congrès de Wiesbaden en novembre 2024, Robert Habeck, actuel ministre de l’Économie et du Climat, est désigné candidat de Bündnis 90/Die Grünen pour les élections législatives anticipées du 23 février 2025. Fondé il y a quarante-cinq ans, l’ancien parti contestataire est aujourd’hui fermement établi dans le paysage politique allemand. Souhaitant tourner la page d’une coalition « feu tricolore » malaimée, le parti mise sur la personnalisation de la campagne et un discours optimiste tourné vers l’avenir et la garantie d’une vie meilleure, sociale et équitable.
La montée en puissance de l’extrême droite : l’AfD et le choix de la radicalité
Fondée en 2013, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) a continuellement durci ses positions au gré des crises. Depuis 2015-2016 et l’arrivée massive d’immigrés en Allemagne, elle se positionne comme un parti virulemment anti-migrants et continue de consolider son assise dans le système politique allemand, notamment dans les parlements. Si son ancrage est surtout fort dans les régions de l’Est où se trouvent ses principaux bastions, elle séduit également de plus en plus d’électeurs à l’Ouest dans un contexte global de normalisation de l’extrême droite et un contexte national marqué par une forte déstabilisation économique et politique.
Les libéraux-démocrates face aux élections fédérales allemandes : un parti en lutte pour sa survie
Le parti libéral-démocrate (FDP), en grande difficulté avant les élections anticipées de 2025 en Allemagne, tente de rebondir après l’éclatement de la coalition avec les sociaux-démocrates du SPD et les Verts. Son positionnement oscillant entre gouvernement et opposition lui a fait perdre en crédibilité, et il lutte pour dépasser le seuil des 5 %.
Le SPD à l’épreuve des élections législatives de 2025 : du parti du chancelier au partenaire junior de coalition ?
La 20e législature (2021-2024) s’est achevée de manière abrupte en République fédérale, après le renvoi en novembre 2024 du ministre des Finances et vice-chancelier du Parti libéral-démocrate FDP, Christian Lindner, par le chancelier Olaf Scholz, en raison de profonds désaccords politiques.