L' "anti-environnementalisme", nouveau thème des conservateurs américains

L'opposition aux politiques de protection de l'environnement est devenue une posture de principe pour les conservateurs radicaux aux Etats-Unis, notamment en vue de la campagne de 2012. Ce thème se trouve être au carrefour des courants principaux de cette tendance politique : méfiance envers les élites scientifiques, foi en la destinée providentielle du pays, défense des états fédérés contre Washington et de la souveraineté nationale contre le monde extérieur.
L’opposition aux politiques de protection de l’environnement est devenue ces dernières années un nouveau cheval de bataille pour les conservateurs américains ; il vient s’ajouter à leurs thèmes traditionnels.
L’« anti-environnementalisme » n’est pas la volonté de nuire, de manière délibérée, à l’environnement, mais plutôt une opposition systématique aux modalités et au principe même d’une politique publique visant à le protéger. Il se concentre sur une agence fédérale, l’Environmental Protection Agency (EPA), et sur l’enjeu très débattu du changement climatique.
Il bénéficie bien sûr de la dynamique des Tea Parties, mais aussi du soutien financier de généreux donateurs, des relais de la pensée conservatrice auprès de l’opinion et de l’effet amplificateur et mobilisateur d’Internet.
Ce nouveau thème se situe surtout au croisement de courants puissants et anciens du conservatisme américain : méfiance populiste envers les élites intellectuelles et scientifiques, confiance absolue en la destinée providentielle du peuple américain, défense des prérogatives des États contre Washington, de la souveraineté nationale contre la menace d’un gouvernement mondial, des droits de l’individu contre le Big Government, de la liberté d’entreprendre contre le « socialisme ».
Les élus républicains, soucieux de capter à leur profit l’ardeur militante des Tea Parties, reprennent une partie de l’argumentaire anti-environnementaliste et contribuent à installer ce thème dans le débat politique. C’est vraisemblablement sous cette forme que l’environnement sera présent lors des primaires républicaines, puis au cours de la campagne présidentielle.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
L' "anti-environnementalisme", nouveau thème des conservateurs américains
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLa Colombie après trois ans de mandat de Gustavo Petro
L’élection en juin 2022 de Gustavo Petro à la présidence de la Colombie portait de grands espoirs de réformes sociales dans un des pays les plus inégalitaires au monde, et gouverné depuis l’indépendance par des droites rarement réformistes. Un an avant la fin du mandat de Petro (non rééligible), il faut constater que ces attentes ont été largement déçues, les initiatives chaotiques d’un président qui n’a pas su prendre la mesure de sa fonction étant souvent bloquées par un Congrès structurellement conservateur. Un retour à une politique plus traditionnelle est donc le scénario le plus probable après les élections de 2026.
Milei : rompre avec l'État
L’élection de Javier Milei en novembre 2023 vient bouleverser une démocratie argentine rétablie il y a quarante ans, toujours marquée par le souvenir de Juan Perón et fidèle au principe de la légitimité de l’État.
Les think tanks américains sous Trump 2. Le "blob" en péril ?
Principalement voués aux questions de politique étrangère, les think tanks de Washington jouent un rôle clé de réflexion et d’expertise au service du gouvernement fédéral, auquel ils fournissent par ailleurs des cadres d’élite à l’occasion des alternances politiques. Le trumpisme vient aujourd’hui en bousculer les codes et le fonctionnement.
Les négociations États-Unis/Iran sur le nucléaire : les limites de la méthode Trump
Dans la nuit du 12 au 13 juin 2025, Israël a bombardé des cibles militaires et nucléaires en Iran, manifestant son impatience et son intransigeance devant la nucléarisation de la République islamique.