La "Review 2014" : les piliers de la politique étrangère allemande et les attentes du reste du monde

La politique étrangère allemande se trouve aujourd’hui confrontée à toute une série de défis fondamentaux. L’Allemagne, devenue plus imposante et ayant retrouvé sa puissance économique, peut et se doit de ne plus se satisfaire de son ancien rôle de partenaire junior, de la France en Europe et des Etats-Unis dans le monde. En même temps, Berlin est loin d’être prêt à endosser ce nouveau rôle en raison de déficits tant stratégiques que conceptuels.
Ni la politique allemande, ni les médias, ni même la société allemande ne sont capables de donner une définition claire de ce que doivent être les intérêts allemands en Europe et dans le monde au-delà de la promotion de la paix et de la justice.
Cet état de fait insatisfaisant n’a pas échappé à la classe politique. Lors de son nouveau et deuxième mandat, l’une des premières initiatives prises par le Ministre des Affaires étrangères Steinmeier en 2013 fut d’annoncer la naissance d’« une réflexion critique sur les perspectives de la politique étrangère allemande » dans le cadre du projet « Review 2014 – Penser la politique étrangère de demain ».
C’est seulement de cette façon qu’ont débuté les débats sur l’avenir de la politique étrangère et de sécurité de l’Allemagne. La Review n’y a certainement pas mis fin mais donne plutôt un aperçu, à un instant donné, d’un processus de plus longue haleine grâce auquel l’Allemagne sortira de son rôle d’après-guerre de partenaire junior de la France au niveau européen et des Etats-Unis sur la scène internationale. La Review ne peut, quant à elle, donner qu’une réponse limitée à la question de savoir dans quelle direction la réorientation doit être menée et jusqu’où celle-ci doit être poussée.
Annegret Bendiek est chercheur au sein du groupe de recherche sur "UE/Europe" à la Fondation Wirtschaft und Politik de Berlin. D'avril à octobre, elle a travaillé auprès du Planungsstab du ministère des Affaires étrangères allemand, c'est-à-dire l'équivalent du Centre d'analyse, de prévention et de stratégie français.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
La "Review 2014" : les piliers de la politique étrangère allemande et les attentes du reste du monde
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesL’Allemagne face à l’Amérique de Trump. Une rupture sans précédent
Le 6 novembre 2024 Donald Trump est réélu à la présidence des États-Unis. Le même jour, Olaf Scholz annonce qu’il limoge son ministre des finances, Christian Lindner, décision qui va mettre un terme à la coalition tripartite au pouvoir depuis trois ans et ouvrir la voie à des élections anticipées.
Les évolutions du comportement des électeurs allemands
Les élections fédérales du 23 février 2025 ont été marquées par le caractère exceptionnel de ce vote anticipé et la brièveté de la campagne électorale. L’éparpillement du vote et la grande volatilité des électeurs ont conduit à une redéfinition du paysage et de la géographie des partis en Allemagne.

DOSSIER - Les élections anticipées en Allemagne du 23 février 2025
Les résultats des élections fédérales anticipées du 23 février 2025 sont plutôt clairs et représentatifs puisque, avec 82,5 %, le taux de participation a été particulièrement élevé. C’est le plus élevé depuis l’unification en 1990.
La « Saga Huawei » en Europe revisitée : les enseignements allemands pour le déploiement de la 6G
Bien que l’Union européenne ait tenté de coordonner une réponse commune dans le déploiement de la 5G en Europe via sa « boîte à outils 5G », les États membres ont suivi des approches divergentes, pris entre considérations politiques, économiques et technologiques. L’Allemagne – malgré ses liens économiques étroits avec la Chine et son statut de premier marché européen des télécommunications – n’a trouvé qu’un accord vague en juillet 2024, dont la portée semble surtout symbolique.