Le dilemme de la politique de l’investissement public en Allemagne - entre le frein à la dette et un retard croissant de l’investissement ?
Le débat en matière de politique d’investissement en Allemagne est confronté à un dilemme. Les déficits d’infrastructures publiques se sont considérablement creusés à cause de la faiblesse relative des investissements au cours des années passées, sans compter que d’importants investissements seront prochainement nécessaires pour réaliser les grands projets d’avenir, comme la transition énergétique et le développement du haut débit.
Pourtant, le discours en Allemagne reste très marqué par des paradigmes de politique budgétaire qui interdisent dans une vaste mesure les dépenses des pouvoirs publics aux fins d’investissement. En effet, toute autre démarche viendrait menacer l’assainissement auquel aspirent l’État fédéral, les Länder et les communes par la réduction de leur dette. Par ailleurs, la politique d’investissement est également soumise à une européanisation croissante. Le pays subit donc une pression extérieure toujours plus forte afin d’investir plus dans les infrastructures publiques. Dans ce contexte, l’Allemagne a besoin de donner un nouvel axe aux débats sur les questions d’investissement.
Henrik Scheller dirige l’équipe « Finances » au Deutsches Institut für Urbanistik (Difu) de Berlin.
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