Après l'attentat terroriste à Sydney, l'enquête s'oriente vers les camps de djihadistes aux Philippines
Trois jours après l’attaque qui a fait 15 morts sur la plage de Bondi en Australie, l'enquête se tourne vers les Philippines. La piste d'un entraînement des deux assaillants dans un camp djihadiste affilié au groupe État islamique est privilégiée. Une hypothèse fermement démentie par le pays d’Asie du Sud-Est.
L'enquête sur l'attentat qui a frappé l'Australie progresse, et la piste philippine se confirme. Les assaillants, un père et son fils, auraient passé un mois dans l'archipel en novembre, ravivant les craintes sur l'existence de camps d'entraînement djihadistes aux Philippines.
Pour Juliette Loesch, chercheuse associée au Centre Asie de l’IFRI, l’institut français des relations internationales, si la présence de l'État islamique (EI) dans la région est un "phénomène récent, à l'échelle d'une dizaine d'années", elle s'ancre dans une réalité bien plus ancienne.
Une piste "tout à fait plausible"
Le terreau de cette mouvance est avant tout local. La région de Mindanao, au sud des Philippines, est le théâtre d'une "rébellion séparatiste d'inspiration islamiste" qui remonte aux années 1970. Ce mouvement historique a connu une nouvelle phase avec la montée en puissance du groupe État islamique au Levant. Dès 2014, des groupes locaux ont prêté allégeance, se teintant "de cette coloration et de cette affiliation avec l'État islamique".
La possibilité que les deux tireurs de Bondi, le père et le fils, aient été formés dans un camp philippin est donc "tout à fait plausible" pour la chercheuse. Elle rappelle que "la circulation des combattants étrangers aux Philippines est quelque chose qui a déjà eu lieu par le passé", précisant que des Philippins sont eux-mêmes allés se former dans des camps en Afghanistan ou en Libye dans les années 70-80 avant de revenir former à leur tour.
"La circulation des combattants étrangers aux Philippines est quelque chose qui a déjà eu lieu par le passé" - Juliette Loesch, chercheuse associée au Centre Asie de l'Ifri.
Si la piste de camps d'entraînement aux Philippines est jugée crédible, la présence de combattants étrangers y serait limitée. Interrogée sur le sujet, la chercheuse Juliette Loesch explique qu'il est "difficile de donner une estimation précise".
Elle souligne néanmoins que ce nombre "reste marginal au regard de la démographie des mouvements islamistes aujourd'hui aux Philippines".
> Regarder l'interview dans son intégralité sur le site de RTS.
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