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10.000 soldats, une centaine d'avions, 26 chefs d'État : à Pékin, un défilé aux airs de démonstration de forces

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cité par Antoine Malo dans

  La Tribune 

 
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Pékin organise mercredi son plus grand défilé militaire depuis 2019. Une manière de mettre en scène sa puissance militaire même si son armée conserve des faiblesses. Cette rentrée 2025 est résolument chinoise. Après le sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai qui réunit aujourd'hui et demain à Tiajin une vingtaine de dirigeants internationaux, Pékin organise mercredi un grand défilé militaire dont le retentissement promet d'être mondial.

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PÉKIN - 1ER MAI : Des soldats chinois célèbrent le 1er mai 2010 à Pékin, en Chine. Ici, des officiers inspectent les soldats.
PÉKIN - 1ER MAI : Des soldats chinois célèbrent le 1er mai 2010 à Pékin, en Chine. Ici, des officiers inspectent les soldats.
Alexander Ryabintsey/Shutterstock
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Exhiber les nouveautés 

Pékin va saisir l'occasion de ce défilé pour dévoiler ses nouveaux systèmes d'armement. 

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Cela devrait d'abord concerner les missiles balistiques, « domaine de l'armée qui a toujours été sanctuarisé même dans les pires heures de la République populaire de Chine »

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Marc JULIENNE
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Une nouvelle gamme de missiles supersoniques et hypersoniques devrait notamment être exhibée. « Dans ce secteur, ils vont essayer d'en mettre plein la vue », prédit Philippe Le Corre. L'APL devrait mettre en avant un autre de ses points forts : les drones.

« La Chine est en train d'aller très vite dans les systèmes dronisés, ajoute Marc Julienne. Cela lui permet de combler les retards qu'elle pouvait avoir dans le naval et l'aérien. »

 De nouveaux drones sous-marins, symbole d'une force navale en plein essor, devraient être mis à l'honneur. Côté aérien, le Chengdu J-20, chasseur biplace furtif de cinquième génération surnommé le « puissant dragon », sera là pour montrer là encore combien la Chine a progressé dans le domaine. 

« Elle commence à devenir très sérieuse en matière de technologie, particulièrement dans les avions de combat mais aussi dans les avions de transport de troupes et de matériel, ce qui était l'une de ses faiblesses », affirme Marc Julienne. 

Enfin, Xi devrait mettre en valeur les forces qu'il a contribué à développer, comme le cyber et le spatial. 

Un message au peuple et au monde 

Par cette démonstration de puissance, Xi Jinping s'adresse d'abord à sa population en flattant la fierté nationale, pilier de sa doctrine. Cette parade sera aussi une façon de justifier les centaines de milliards de yuans dépensés dans le militaire depuis son arrivée au pouvoir en 2012. Le budget, devenu le deuxième du monde, a encore été augmenté de 7,2 % cette année pour atteindre 246 milliards de dollars. « L'institut de recherche Cipri estime d'ailleurs qu'il est sous-évalué et qu'il se situerait plutôt autour des 314 milliards », précise Philippe Le Corre. Cet effort considérable sert aussi à s'affirmer sur la scène internationale. Le défilé « montrera pleinement la puissante capacité de l'armée à remporter une guerre moderne » et à « sauvegarder la paix mondiale », a ainsi expliqué l'un des généraux de la Commission militaire centrale, l'organe dirigeant de l'armée. Dans la ligne de mire de Pékin, il y a d'abord les ennemis régionaux : le Japon, l'Inde - même si un rapprochement est en cours (lire ci-dessous) - et bien sûr Taïwan, dont l'invasion reste un scénario probable dans les années à venir. Au-delà de l'Asie-Pacifique, cette parade est aussi une bravade à l'endroit du rival américain. 

Pourtant, si l'objectif de Pékin est de devenir la première armée du monde en 2050, l'APL reste un nain comparé à l'armée des États-Unis, qui consacrent trois fois plus d'argent à leur défense. La Chine se vante ainsi d'être devenue la première force navale du monde. 

 

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« C'est vrai en matière du nombre de bateaux mais pas en tonnage. Les États-Unis, c'est onze porte-avions  ; la Chine, seulement trois »

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Marc JULIENNE
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Au service du Parti.

L' APL a beau être l'armée la plus grande du monde avec 2 millions de soldats, elle n'en est pas pour autant la plus efficace. Si elle tend à spécialiser ses hommes, nombre d'entre eux sont sans qualification et appartiennent à une armée de terre sans grand rôle. N'ayant pas livré de guerre depuis des décennies, elle ne dispose pas davantage d'expérience de combat. « Dans les missions de l'ONU où ils sont engagés, les militaires chinois sont d'ailleurs connus pour ne pas sortir de la caserne », souligne Phillipe Le Corre. 

À cela s'ajoute un archaïsme, un manque de souplesse liés à un contrôle absolu du PCC. 

« Il existe aussi un double système de commandement où les commissaires politiques doivent vérifier si les décisions sont conformes à la ligne politique, explique Marc Julienne. Cela crée nécessairement des freins dans la chaîne de commandement. » 

Est-ce ce besoin absolu de contrôle sur les forces armées qui explique aussi la purge qui a cours depuis plusieurs mois au sein de l'état-major  ? Des généraux quatre étoiles, pourtant nommés par Xi, ont été limogés ou ont disparu, officiellement au nom de la lutte contre la corruption. C'est le cas de He Weidong, le vice-président de la Commission militaire centrale, soit le numéro deux de l'armée, manquant depuis avril. 

« De telles choses n'étaient pas arrivées depuis Mao, s'étonne Marc Julienne. Pour l'image du pays, ça n'est pas très bon. » 

> Lire l'article complet sur le site de La Tribune .
 

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