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IA : Mistral, dernier espoir de l’Europe dans la bataille de l’intelligence artificielle

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cité par Rémi Barbet dans

  La Croix 

 
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Mistral AI, la « pépite française » de l’intelligence artificielle, est devenue la start-up la mieux valorisée de France, avec une capitalisation proche de 12 milliards d’euros. Son alliance avec le géant technologique néerlandais ASML consolide les ambitions de souveraineté de l’Union européenne.

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Logo de la société française d'intelligence artificielle Mistral AI
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Une surprise de taille a électrisé le marché de la tech mondiale. Un mariage à l’européenne que personne n’avait vu venir et qui a tout pour réjouir les défenseurs de la souveraineté numérique du Vieux Continent. Le 9 septembre, l’entreprise française d’intelligence artificielle (IA) Mistral a annoncé une nouvelle levée de fonds de 1,7 milliard d’euros et l’entrée dans son capital du géant néerlandais ASML.

Ce fabricant de machines de pointe pour le secteur des semi-conducteurs essentiels à l’IA constitue la première capitalisation boursière européenne mais reste largement méconnu du grand public (lire les repères). Un partenariat stratégique salué de toute part dans l’Union européenne (UE). En investissant 1,3 milliard d’euros dans Mistral, ASML fait d’elle, deux ans et demi après sa création, la start-up française la mieux valorisée avec un capital record de 11,7 milliards d’euros. 

Surtout, cet investissement acte le maintien du « champion français de l’IA » dans le giron européen. « Les rumeurs de rachat de Mistral par le géant américain Apple allaient bon train depuis des mois, cette levée de fonds coupe l’herbe sous le pied à la concurrence, se réjouit Maya Noël, la directrice générale de l’association de start-up France Digitale. Ce partenariat est un signal géopolitique fort en faveur de synergies européennes. »

Fondée par deux jeunes polytechniciens (Arthur Mensch et Guillaume Lample) et un normalien français (Timothée Lacroix), Mistral a su s’imposer comme le champion de l’IA en Europe en lançant sa propre IA générative en février, un agent conversationnel baptisé Le Chat. Comparable aux modèles des géants américains comme ChatGPT (OpenAI), Gemini (Google) ou encore Claude (Anthropic), cet outil accessible gratuitement est capable de répondre à une grande variété de questions, de résoudre des problèmes mathématiques ou d’organiser un voyage de bout en bout.

Le Chat est depuis porté en étendard par Emmanuel Macron lors de ses prises de parole en faveur de « la souveraineté technologique européenne » face aux États-Unis et à la Chine. Le chauvinisme numérique souhaité par le chef de l’État se heurte toutefois à la réalité du marché. « Pour les agents conversationnels comme ChatGPT, la course semble déjà perdue, la concurrence a pris trop d’avance », constate un expert familier de la Silicon Valley.

Avec son million d’utilisateurs journaliers, selon Arthur Mensch, Le Chat reste un Petit Poucet. À titre de comparaison, près de trois ans après le lancement de ChatGPT, sa maison mère Open AI en revendique 700 millions par semaine et table sur une valorisation proche des 500 milliards de dollars dans quelques mois… 

Mais en matière d’intelligence artificielle, ces modèles devenus populaires dans le quotidien du grand public ne sont que la partie émergée de l’iceberg. 

« Les innovations de l’IA dans la santé, l’industrie ou la défense vont innerver la quasi-totalité de notre économie à l’avenir, souligne Julien Nocetti, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales (Ifri). La guerre en Ukraine démontre son importance sur le champ de bataille (système de ciblage des missiles, lutte contre les cyberattaques, etc.). Conserver un champion européen est essentiel pour garder la main dans un monde qui se crispe. » 

Sur ce créneau du service aux entreprises, le français Mistral a une carte à jouer. Arthur Mensch, 33 ans et figure la plus médiatisée des trois cofondateurs, a dévoilé pour la première fois les chiffres financiers de l’entreprise. Il revendique des revenus annualisés récurrents de 300 millions d’euros, et des engagements contractuels de 1,4 milliard d’euros, notamment au travers de partenariats avec des poids lourds du CAC 40. 

[...]

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Julien NOCETTI

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