« Il fallait un peu calmer le jeu » : 5 minutes pour comprendre pourquoi l’administration Trump vend de nouveau des armes à Taïwan
Taïwan a annoncé ce vendredi que les États-Unis avaient approuvé la première vente d’armes depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, alors que la Chine menace d’utiliser la force pour ramener l’île sous son contrôle.
C’est une décision qui calmera peut-être les inquiétudes de Taipei, soucieuse ces dernières semaines de la solidité de sa relation avec les États-Unis. Pour la première fois depuis le retour de Donald Trump au pouvoir, Washington a approuvé une vente d’armes d’une valeur de 330 millions de dollars. L’annonce a été faite ce vendredi par le ministère taïwanais des Affaires étrangères.
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Une première vente depuis 2024
Cette vente d’armes par Washington est la première depuis décembre 2024, la dernière s’étant déroulée sous l’ancien président démocrate, Joe Biden. Elle intervient près de deux mois après que Donald Trump avait refusé d’approuver une aide militaire de 400 millions de dollars (339 millions d’euros) à Taïwan.
Marc Julienne, directeur du centre Asie à l’Ifri (Institut français des relations internationales), reconnaît qu’à ce moment-là, « beaucoup s’interrogeaient sur le soutien de Donald Trump à Taïwan et pensaient que les États-Unis étaient en train de les abandonner ». Ayant un point de vue « contraire, mais prudent », le spécialiste n’a pas recensé de « signaux tangibles d’une réduction du soutien militaire ou politique » de la part de Washington.
Ce blocage de l’aide militaire de septembre survenait, poursuit-il, dans un contexte de négociations commerciales entre la Chine et les États-Unis, à l’approche de la rencontre entre Donald Trump et Xi Jinping, en marge du sommet de l’Apec. Donc, si à ce moment-là, Marc Julienne explique qu’« il fallait un peu calmer le jeu », le directeur du centre Asie à l’Ifri admet aussi que « la politique de Donald Trump, à l’égard de la Chine et de Taïwan, n’est pas encore très claire », explique-t-il.
Tensions sino-américaines
Les États-Unis ont cessé de reconnaître diplomatiquement Taïwan au profit de la Chine en 1979, mais ils restent le principal fournisseur d’armes de l’île au régime démocratique.
« Il faut d’ailleurs se rappeler que la première administration Trump est celle qui, dans l’histoire et depuis 1979, a transféré le plus de technologies militaires à Taïwan en dollars, de très loin », énonce Marc Julienne, qui évoque des contrats en cours, notamment sur des systèmes de défense antiaériens.
Par conséquent, depuis plusieurs années, les tensions sino-américaines se cristallisent autour de Taïwan. « Pour la Chine, la question de l’archipel est extrêmement épidermique », rappelle le directeur du centre Asie à l’Ifri. Pékin affirme en effet que Taïwan fait partie de son territoire et a menacé d’utiliser la force pour le ramener sous son contrôle. Mi-juillet, par exemple, 58 avions militaires, neuf navires de guerre et l’un des deux porte-avions de la marine chinoise étaient déployés autour de l’archipel.
De son côté, les États-Unis protègent Taïwan pour plusieurs raisons. « L’archipel est une pièce absolument indispensable dans le dispositif américain en Asie de l’Est, notamment pour sa place géostratégique », rapporte Marc Julienne. « Si la Chine parvenait à prendre Taïwan, elle pourrait menacer beaucoup plus directement les États-Unis et ses alliés dans la région. La crédibilité américaine s’effondrerait », estime-t-il.
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> Lire l'article dans son intégralité sur le site du Parisien.
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