Présidence allemande du Conseil de l’Union européenne (UE) : Quel bilan géopolitique ?

Dans cet article Paul Maurice livre un bilan exhaustif de la présidence allemande du Conseil de l’Union européenne (UE).
Le 10 septembre 2019, la nouvelle présidente de la Commission européenne (Ursula von der Leyen) l’avait qualifiée de « géopolitique ». L’idée est d’établir un nouveau partenariat avec les puissances extérieures et des engagements sur les enjeux d’avenir. L’UE doit « être un acteur, pas un terrain de jeu ». Tous les grands sujets du moment dans ce monde déconstruit sont abordés : Brexit, Chine, Turquie, Russie, UE et Afrique etc.
Si l’Allemagne s’est engagée dans une démarche géopolitique, en rupture avec son histoire récente, elle a du mal à se dégager du primat de l’économique (« une puissance hégémonique réticente »), qui la projetterait loin de la position « confortable » d’une grande Suisse. Les premiers pas géopolitiques, européens et allemands, sont assez modestes (quasi-silence sur Hong Kong, les Ouïgours, relations avec la Russie etc.). L’illusion de la neutralité de l’économique par rapport au politique, dans un monde où les démocraties sont désormais sur la défensive, semble perdurer.
Paul Maurice est chercheur au Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l'Ifri.
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