DOSSIER RAMSES 2021 : Monde arabe : 10 ans après le faux printemps
La décennie post-printemps et la crise du coronavirus vont dans le même sens : renforcement du contrôle sur les sociétés, aggravation du poids des régimes autoritaires, situation économique catastrophique, division profonde de sociétés en révolte.
Afrique du Nord et Moyen-Orient face au COVID-19, par Dorothée SCHMID (voir la vidéo)
Alors qu’une catastrophe semblait programmée, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient ont limité les effets du COVID-19, sans doute pour des raisons tenant à la jeunesse des populations et aux mesures d’isolement prises rapidement. Paradoxalement, nombre de régimes autoritaires de la région semblent avoir puisé une nouvelle légitimité dans la gestion de la crise. Mais les oppositions internes demeurent, comme les conflits ouverts, et le contrecoup économique de la crise sanitaire s’annonce sévère.
L'Algérie, l'impossible sortie de crise ?, par Malik BOUMEDIENE
Le Hirak témoigne du rejet d’un système politique figé et peu démocratique. Mais la crise politique s’articule à des difficultés économiques et sociales qui pourraient demain remettre en cause tout le système politique, si le nouveau président ne réussissait pas à changer en profondeur la logique de gouvernement du pays.
L'Algérie dans sa région, par Ossyane HENNI
Héritière de la prestigieuse diplomatie de la période de l’aprèsindépendance, l’Algérie a connu, avec la décennie noire, un retrait international limitant son rôle dans une région déstabilisée. Alger est aujourd’hui à la recherche d’un nouveau paradigme diplomatique.
Où va l'islamisme institutionnel ?, par Haoues SENIGUER
Dans la foulée du « printemps » de 2011, les processus électoraux ont porté au pouvoir des partis islamistes, comme le Parti de la justice et du développement (PJD) au Maroc ou Ennahda en Tunisie. Contraints par de nécessaires coalitions, ou par les institutions elles-mêmes, ces partis n’ont pu appliquer leur programme. Ils se sont souvent contentés de freiner les évolutions sociétales et de se concentrer sur leurs discours idéologiques, qui leur garantissent toujours une large base sociale et politique.
Crise de légitimité en Libye, par Mohamed ELJARH
Les accords de 2015 n’ont pas permis d’unifier la Libye autour d’une légitimité reconnue en interne et internationalement. Ils doivent donc être dépassés, avec le conflit des légitimités. Les pressions internationales devraient s’efforcer de couper les livraisons d’armes et les ressources financières qui les permettent.
L'Iran en Irak, par Mahan ABEDIN
La chute du régime baathiste en Irak et l’occupation du pays ont permis à l’Iran d’affirmer son influence sur le système politique et sécuritaire irakien. L’érosion de la présence américaine pourrait donner à Téhéran une marge de manoeuvre accrue, même si la rivalité irano-américaine doit perdurer dans le pays.
Liban : vers une IIIe République ?, par Bachir EL KHOURY
Profond, le mouvement populaire libanais met en cause les fondements d’une société et d’un système politique minés par le communautarisme. Il a déjà obtenu des changements importants. Reste à savoir s’il pourra obtenir des élections législatives susceptibles de porter au pouvoir des responsables hors partis traditionnels, et avoir confirmation d’un nouveau cours économique, recentré sur la production plus que sur la spéculation financière.
Où en est le nationalisme palestinien ?, par Antoine MICHON
Revendiquant tout d’abord un État, les Palestiniens ont cherché, après 1967, à affirmer un État-nation face à Israël. L’échec d’Oslo et la perspective de l’annexion de la Cisjordanie pourraient les conduire à insérer leur nationalisme dans la recherche de l’égalité des droits à l’intérieur même d’Israël.
La grande stratégie internationale des Émirats arabes unis, par Jean-Loup SAMAAN
Dans le Golfe et en dehors, les Émirats arabes unis déploient une stratégie ambitieuse. Au Yémen et vis-à-vis de l’Iran, elle doit pourtant s’adapter à des circonstances nouvelles. Les problèmes locaux, au Maghreb ou en Afrique, les difficultés économiques et la crise sanitaire annoncent-ils d’autres changements ?
Pétrole : l'Arabie Saoudite et les autres, par Olivier APPERT
Déjà bouleversé par une offre excédentaire et les rivalités entre grands producteurs, le marché pétrolier subit de plein fouet les effets de la pandémie du COVID-19. La stratégie traditionnelle de l’Arabie Saoudite en est lourdement affectée, comme celle des principaux acteurs de la région, avec les conséquences géopolitiques qu’on imagine.
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Découvrir toutes nos analysesLa France a-t-elle encore une politique arabe?
Dès la fin de la guerre d’Algérie, la France a systématiquement repris contact avec les pays arabes qui avaient rompu les relations diplomatiques au moment de la malheureuse expédition de Suez de 1956. Ainsi se sont renouées ou nouées des relations actives et souvent confiantes, y compris avec des pays où elle était absente, comme les émirats du Golfe. Le président Chirac a voulu formaliser et conforter cette orientation lorsque le 6 mars 1996, à l’université du Caire, il a évoqué la « politique arabe et méditerranéenne » de la France. Par-delà quelques principes communs, il s’agissait naturellement d’une politique à géométrie variable selon les pays, avec la volonté d’être présent dans cet ensemble de pays qui sont nos voisins proches, situés dans une zone stratégique et dont d’importantes communautés vivent en France. Très tôt attachée à contribuer à la paix entre Israël et les pays arabes, la France prône une politique équilibrée entre le maintien de la sécurité d’Israël et le soutien du processus de paix israélo-palestinien qui donnerait le droit à l’autodétermination des Palestiniens et à la création d’un État. À cet égard, l’année 2007 représente une rupture due à l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy qui sur ce plan, comme sur d’autres, a pris le contre-pied de son prédécesseur. Depuis lors, la politique de la France dans cette région n’a plus la même priorité, réagit plus qu’elle n’agit et semble flotter entre une volonté de maintenir ses liens avec les pays arabes et une certaine complaisance à l’égard d’Israël.
France/Maghreb : une relation tumultueuse
Les relations avec le Maghreb, anciennes et marquées du sceau de la colonisation, restent difficiles alors qu’il s’agit pour la France d’une région prioritaire pour sa politique étrangère, où elle continue d’avoir une place majeure dans les domaines politique, économique et culturel, même si celle-ci est en déclin relatif. Le ministère des Affaires étrangères envoie des diplomates confirmés dans ces pays, dont la diaspora installée en France reste très proche. La relation se complique dès lors que le Maroc, l’Algérie et dans une moindre mesure la Tunisie, entrent en conflit. L’objectif de notre politique est d’avoir des relations étroites et confiantes avec ces trois pays, d’où la pression migratoire est forte. La question des visas demeure d’ailleurs un dossier très sensible, comme l’ont montré les vives réactions à la décision française prise en septembre 2021 d’en réduire le nombre de 50 %.
La renaissance du Parti républicain du peuple (CHP). Phœnix ou chimère ?
Sa victoire aux élections municipales turques de mars 2024 a confirmé le Parti républicain du peuple [CHP – Cumhuriyet Halk Partisi] dans son rôle de premier parti d’opposition face au Parti de la justice et du développement [AKP – Adalet ve Kalkınma Partisi], le mouvement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002.
DOSSIER RAMSES 2025 N° 1 – Moyen-Orient : la recomposition sans fin
Au Moyen-Orient, les acteurs directs du conflit semblent incapables d'en revenir à un dialogue politique, tandis que les acteurs voisins manoeuvrent au fil de leurs intérêts d'État, à la recherche d'une introuvable recomposition régionale. Les puissances extérieures pèsent-elles vraiment ?