Pourquoi Macron choisit Poutine ?
Ce lundi 9 septembre, Jean-Yves Le Drian et Florence Parly, respectivement ministre français des Affaires étrangères et ministre de la Défense, se rendent à Moscou pour rencontrer leurs homologues russes dans le cadre d’une réunion du Conseil de coopération. Une première depuis cinq ans et l’invasion du Donbass ukrainien ainsi que l’annexion de la Crimée par la Russie, qui a replongé le monde dans un parfum de Guerre froide.
Les raisons qui ont guidé le tournant prorusse d’Emmanuel Macron
L’inclinaison du président vis-à-vis de ce grand pays qu’il veut voir européen, son attirance pour la Russie éternelle qui fut éclairée par les « Lumières », a des racines anciennes. Avec la russie de Vladimir Poutine, les présidents français ont connu des hauts et des bas, des espoirs et des déceptions, des mains tendues puis tordues par le Kremlin.
Macron assume son virage russe
Les ministres des affaires étrangères et de la défense français et russes se réunissent, lundi 9 septembre, à Moscou : une première depuis l’annexion de la Crimée.
Russie : un apprentissage de la contestation ?
Le 8 septembre prochain, des élections sont organisées à Moscou afin de renouveler le Parlement local. Cet été, soixante candidats indépendants s'étaient vus rejeter l'accès à cette échéance, provoquant d'importantes mobilisations dans la capitale russe.
"Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont des visions du monde qui diffèrent vraiment"
Le président accueille ce lundi son homologue russe au fort de Brégançon. Spécialiste de la Russie, Tatiana Kastouéva-Jean décrypte leur rapport de force.
« La position de la France à l’égard de la Russie est loin d’être confortable »
Tatiana Kastouéva-Jean, spécialiste de la Russie, observe que la rencontre de lundi entre Macron et Poutine se déroule au moment où la popularité du maître du Kremlin connaît un déclin.
Comment expliquer le durcissement de la répression en Russie ?
Plus de 1 300 personnes ont été arrêtées, samedi 27 juillet à Moscou, lors d’une manifestation d’opposants au président russe Vladimir Poutine. Par ailleurs, le leader de l’opposition Alexeï Navalny, condamné la semaine passée à trente jours de prison, a été hospitalisé en raison d’une « grave réaction allergique » selon les autorités, « empoisonné » par « une matière chimique inconnue » d’après son avocate.
Internet « souverain » : Poutine veut isoler pour mieux contrôler
Le président russe Vladimir Poutine a signé la loi pour créer un Internet "souverain". Ce projet est censé mieux protéger le pays contre les cyberattaques de l’étranger, mais qui permet surtout de surveiller les internautes plus efficacement.
Loi "Internet souverain" en Russie
En Russie, plusieurs milliers de personnes ont manifesté début mars contre un projet de loi du gouvernement susceptible de menacer la liberté sur Internet. En quoi ce projet de loi représente-t-il une atteinte aux libertés ? Comment la Russie compte-t-elle mettre en place cet Internet souverain ?
Poutine et Erdogan : la Syrie au cœur de la rencontre
Le président Russe, Vladimir Poutine, et Turc, Recep Tayyip Erdogan, doivent discuter de la Syrie à Moscou aujourd’hui. Erdogan cherchant à convaincre du bien-fondé de sa proposition d'une "zone de sécurité" dans le nord syrien, pour y empêcher toute autonomie Kurde.
Cent jours et toujours pas de mur
Le président Trump avait promis qu'au cours de ses trois premiers mois de mandat, il mettrait en chantier la construction d'une muraille à la frontière mexicaine. Il a échoué. « Vous avez un ami à la Maison Blanche », a lancé Donald Trump vendredi soir, au puissant lobby des armes de la National Rifle Association (NRA). Le président américain avait bien besoin de cet accueil chaleureux après une semaine ponctuée de reculades.
Manifestations interdites en Russie : les opposants jonglent avec la loi
En Russie, alors que la prochaine élection présidentielle est prévue début 2018, l’opposition a déjà commencé à se mobiliser. Mais le droit de manifester est strictement encadré et extrêmement restreint. Les opposants au président Poutine font donc preuve d'inventivité pour parvenir à se faire entendre et à mobiliser. Reportage de nos correspondants.
Les candidats et le slogan de « l'effort de défense à 2% »
Si droite et gauche, à l’exception de Jean-Luc Mélenchon, s’accordent sur l’augmentation du budget, la réflexion stratégique est absente du débat.
Alexeï Navalny, opposant russe [Portrait]
Diplômé d’économie et de droit, opposant et homme politique très en verve en Russie, Alexeï Navalny purge une peine de 15 jours, à l’issue des rassemblements citoyens à Moscou et dans plusieurs villes du pays le 26 mars dernier, pour dénoncer la corruption qui gangrène le régime au pouvoir en Russie. Il est l’Européen de la semaine.
De par le monde : Face aux populismes, la démocratie tient bon
Aux États-Unis, le pouvoir judiciaire a bloqué par deux fois des mesures voulues par Donald Trump.
Présidentielle: Les ambitions de Vladimir Poutine pour la campagne électorale française
Après les Etats-Unis, la Russie est-elle en train de s’attaquer à la politique française ? C’est ce qu’a affirmé ce jeudi Richard Burr, le sénateur américain chargé de mener l’enquête sur l’ingérence de la Russie pendant les élections américaines. A moins de trois semaines des élections françaises, l’Amérique donne l’alerte.
Russie : "démocrature" ou dictature ?
Des dizaines de milliers de Russes ont manifesté dimanche, contre la corruption. Plus d’un millier de personnes ont été arrêtées, dont l’opposant Alexeï Navalny, qui a été condamné, dès hier, à 15 jours de détention. Un mouvement de protestation rare en Russie, qui a donc été réprimé.
Russie : qui est Alexeï Navalny, l'opposant anti-corruption déterminé à défier Vladimir Poutine ?
Malgré des démêlés avec la justice, Alexeï Navalny se présente désormais comme la figure de proue de l'opposition au Kremlin. Pourfendeur de la corruption des élites russes, orateur charismatique, l'avocat Alexeï Navalny s'est imposé comme le principal opposant à Vladimir Poutine. Déjà condamné à de la prison avec sursis en février dernier, il a été arrêté dimanche à Moscou lors d'une manifestation et condamné à 15 jours de détention pour refus d'obtempérer lors de son arrestation. Europe1.fr dresse le portrait de cet avocat qui s'est imposé sur la scène politique russe.
« Poutine pense que Le Pen jouera un rôle politique majeur en France dans les prochaines années »
Marine Le Pen a été reçue vendredi au Kremlin par Vladimir Poutine. En consentant cette entrevue, le président russe permet à la candidate du Front national de se doter d'une stature internationale. Pour Marine Le Pen, c'est une consécration.
"Il est dans la culture de l’establishment russe d’avoir des dossiers compromettants"
La Russie serait en possession d’éléments compromettants, financiers et personnels, sur Donald Trump. On ne sait pas encore si ces documents sont authentifiés mais est-ce, selon vous, plausible ?
Il est tout à fait logique de supposer que la Russie prépare des dossiers compromettants sur différentes personnalités, en faisant l’arbitrage par la suite entre les dossiers qu’elle utilisera et ceux dont elle ne fera rien. Il est dans la culture de l’establishment russe d’avoir des dossiers compromettants, on les appelle les “kompromat”. Comme on dit en Russie, tout le monde détient des “kompromat” contre tout le monde.
À quelles fins Vladimir Poutine pourrait-il avoir besoin d’un dossier sur Donald Trump ?
En l’état actuel des choses, il n’en a pas besoin. L’élection de Trump est vue comme une bonne chose pour la Russie. Les “kompromat”, dans la pratique russe, ne sont pas préparés pour utilisation immédiate. Ils sont mis dans un placard jusqu’au jour où l’on en aura besoin. Leur utilisation peut être aussi inattendue et anecdotique. Vladimir Poutine aurait fait venir un chien dans la pièce où il rencontrait Angela Merkel pour lui faire peur, sachant pertinemment qu’elle craignait ces animaux : cela figurait dans ses dossiers secrets.
En quoi l’élection de Donald Trump sert-elle les Russes, selon eux ?
Hillary Clinton est assez prévisible, pour Moscou. Elle et Vladimir Poutine se connaissent, on sait très bien quel est l’état de leurs relations : elles ont été émaillées d’incidents, dont un assez misogyne. Les deux dirigeants ne se vouent pas un amour immodéré. Face à cela, l’incertitude autour de Donald Trump, qui a eu des déclarations flatteuses vis-à-vis de Vladimir Poutine, a été interprétée en sa faveur. La Russie souhaitait sa victoire et, en même temps, donnait l’impression de ne pas y croire. Les propagandistes avaient préparé les discours, dans lesquels ils faisaient valoir que l’establishment américain avait tout fait pour voler l’élection de Donald Trump. Or, il a été élu, ce qui a constitué une surprise. Paradoxalement, la victoire de ce candidat, qui n’est pas issu de l’establishment, qui défend les classes moyennes contre l’élite corrompue, correspond au discours des opposants au régime de Vladimir Poutine. Sera-t-il un bon exemple ou jouera-t-il contre lui ? Il y a aujourd’hui beaucoup d’incertitudes. Les premiers pas compteront beaucoup, après des débuts extrêmement houleux, avec les scandales liés aux cyberattaques ou aux dossiers compromettants. Beaucoup va dépendre de la première rencontre entre les deux hommes.
La Russie en attend une baisse de l’activisme américain sur la scène internationale, qui lui donnerait plus de marge de manœuvre. En même temps, elle espère montrer au monde entier ce que vaut la démocratie américaine et qu’il ne faut pas l’exporter. L’objectif à atteindre est double.
Comment a-t-on accueilli, à Moscou, la nomination à la tête de la diplomatie de Rex Tillerson (qui a été décoré de l’ordre de l’Amitié par Vladimir Poutine en 2012), puis celle au renseignement national de Dan Coats (qui est interdit de séjour en Russie depuis 2014) ?
L’équipe de Trump n’a rien de cohérent, elle compte des gens de bords presque opposés par rapport à la Russie. On verra aussi quelle sera la réaction du parti républicain qui n’est pas du tout prorusse ; Trump n’est pas indépendant du parti. Sa politique ne s’inscrira pas dans les extrêmes, ni dans un sens ni dans l’autre, selon moi. Comment l’équilibre se fera-t-il ? On ne sait pas encore. Les réactions face à ces nominations sont en tout cas plus que retenues. Les Russes ne veulent pas du tout alimenter la thèse selon laquelle ils se sont ingérés dans les élections américaines. Si cela a été fait, cela a été fait, pas la peine de pousser plus loin. Le mieux est de se tenir à l’écart. Ils risqueraient de mettre en danger Donald Trump s’ils faisaient des déclarations spectaculaires qui pourraient porter atteinte à sa légitimité.
Quelles sont les attentes plus spécifiques de la Russie vis-à-vis des Etats-Unis dans les dossiers internationaux ?
Sur le dossier ukrainien, les Russes s’attendent à ce que Donald Trump mette la pression sur Kiev pour qu’il respecte les accords de Minsk. Sur la Syrie, ils escomptent une coopération plus renforcée dans la lutte contre Daech. Donald Trump a aussi fait des déclarations qui ne peuvent que plaire aux Russes sur la remise en question de l’utilité de l’Otan, qui est une de leurs bêtes noires. Même si le nouveau président ne démantèlera pas l’Alliance, la solidarité transatlantique, avec les nouveaux membres qui ont une histoire liée viscéralement à la peur de la Russie – je parle de la Pologne et des Etats baltes – en sortira affaiblie. Et cela ne peut qu’aller dans le sens des intérêts russes. Moscou nourrit également des attentes liées à l’abandon du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), entre l’Europe et les Etats-Unis, qui laisse la Russie à la marge de la nouvelle répartition du monde.
À quelles confrontations pourrait-on s’attendre ?
Les deux précédentes administrations, de George W. Bush et de Barack Obama, ont tenté de faire un “reset” avec la Russie, mais on en revenait quand même à la confrontation. Je n’exclus pas qu’après des débuts prometteurs, on retombe dans une confrontation entre les deux pays au milieu ou à la fin du premier mandat. En tout cas, si Donald Trump fait ce qu’il a dit, la Russie devra redéfinir sa politique étrangère, qui a été beaucoup basée sur l’opposition aux Etats-Unis, sur la présentation d’un pôle alternatif au monde sous domination américaine. Au Moyen-Orient, l’Iran est allié de la Russie. Or, Trump a dit vouloir revoir l’accord sur le nucléaire. Quel positionnement pour Vladimir Poutine si son homologue va jusqu’au bout ? Donald Trump a l’air aussi plus obsédé par la Chine que par la Russie. Quelle place, dès lors, la Russie pourrait-elle trouver entre ces deux grands, elle qui ne représente qu’un peu plus de 2 % de la richesse mondiale ? Le roi ne sera-t-il pas finalement nu, ramené à sa juste valeur par une confrontation qui se dessine et qui le laissera à la marge ? La Russie ne sera-t-elle pas poussée à choisir son camp ? Lequel ? Cela risque d’être un moment de flottement pour elle.
Vladimir Poutine, qui a souffert d’un manque de considération de la part des Etats-Unis, met tout en œuvre pour réaffirmer sa grandeur. Donald Trump a promis de rendre l’Amérique “great again”. Y a-t-il de la place pour ces deux ambitions ?
La compréhension de la grandeur est très différente de part et d’autre. Pour les Russes, il s’agit de s’imposer sur les dossiers internationaux, tandis que, pour Trump, il est plutôt question d’isolationnisme et de rendre le pays grand en interne, en mettant l’accent sur la production, sur la fin des délocalisations, sur les moyens de rendre leur fierté aux classes moyennes. Cela ne correspond pas du tout à la compréhension russe de la grandeur. Il y a donc de la place pour les deux ego, en quelque sorte. Les deux “exceptionnalismes”, russe et américain, pourront coexister si l’Amérique se concentre plus sur elle-même. Mais si les Etats-Unis voient que la Russie commence à grappiller du terrain sur tous les dossiers et que, à un moment et à un autre, cela va à l’encontre de leurs intérêts, ils réagiront.
Soutenez une recherche française indépendante
L'Ifri, fondation reconnue d'utilité publique, s'appuie en grande partie sur des donateurs privés – entreprises et particuliers – pour garantir sa pérennité et son indépendance intellectuelle. Par leur financement, les donateurs contribuent à maintenir la position de l’Institut parmi les principaux think tanks mondiaux. En bénéficiant d’un réseau et d’un savoir-faire reconnus à l’international, les donateurs affinent leur compréhension du risque géopolitique et ses conséquences sur la politique et l’économie mondiales. En 2024, l’Ifri accompagne plus de 70 entreprises et organisations françaises et étrangères.