Russie: révolte éphémère ou vraie révolution ?
Samedi 10 décembre, des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Moscou pour protester contre des fraudes aux élections législatives du 4 décembre. Moscou n'avait jamais connu pareille agitation depuis l'arrivée au pouvoir de Poutine en 2000.
Qui sont les figures de la contestation russe ?
Malgré les centaines d'interpellations depuis les résultats des élections législatives de dimanche, les opposants russes ne désarment pas face au pouvoir, confortés par les annonces récentes de fraudes encore plus importantes que prévues. Ils sont plus de de 30 000 à avoir annoncé sur les réseaux sociaux qu'ils participeront à un rassemblement samedi après-midi à Moscou.
«Il n'y a pas une mais des oppositions, et elles sont très hétéroclites», note Tatiana Jean, chercheuse à l'IFRI.
Que se passe-t-il exactement en Russie contre Poutine ?
DECRYPTAGE - La contestation contre Vladimir Poutine est-elle un feu de paille ou une réelle tendance? Quelles réponses peut-il apporter avant son retour au Kremlin comme président? Pour Thomas Gomart, directeur du centre Russie/NEI à l'Ifri, une chose est sûre : "le système se fissure".
Moscou face au dilemme syrien
Le 15 novembre, le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, a déclaré que la décision de la Ligue arabe de suspendre la Syrie était «une erreur», avant de recevoir une déleégation du Conseil national de l'opposition syrienne. Ces événements ont concordé avec la visite à Damas du patriarche de l'Eglise orthodoxe de Russie, Kirill, qui s'est entretenu avec Bachar al Assad. Un apparent activisme diplomatique qui dissimule mal l'hésitation politique du Kremlin alors que s'amplifient les critiques internationales à l'égard du président syrien, la Russie reste l'un des seuls pays à s'opposer à une pression accrue sur le régime baasiste. L'intransigeance de Moscou sur le dossier syrien peut s'analyser sous quatre angles.
Contestation en Russie : le système se "fissure"
Au cri de "la Russie sans Poutine", "Poutine voleur" ou encore "Révolution", entre deux mille et dix mille personnes ont manifesté à Moscou au lendemain d'élections législatives entachées d'accusations de fraude. Mardi 6 décembre, ils étaient plusieurs centaines à participer à une manifestation interdite, rapidement empêchée par la police. Dans la foulée, plus de 560 militants de l'opposition ont été interpellés, à Moscou et 200 à Saint-Pétersbourg selon la police. Cette mobilisation apparaît comme la plus importante depuis les manifestations massives du début des années 1990.
En Russie, l'Etat se connecte au Web pour mieux le contrôler
Et si le Web traduisait le décalage entre l'État russe et la société? À l'heure des réseaux, elle évolue plus vite que le système politique. L'essor constant de l'Internet crée en effet un défi en matière de gouvernance et de légitimité politique pour les autorités. Le Web est de plus en plus visiblement utilisé dans une finalité militante. L'action d'opposition concerne désormais moins les figures ou partis politiques que les démarches de terrain.
The Russian Paradox
The clear dividing line between Russia’s state and nonstate higher education establishments is evident even in official statistics and national ratings. During the 1990s it became a cliché that the non-state universities could not offer a good level of training.
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