L'Europe, l'OTAN et la France : les problèmes non résolus de la défense européenne

Certains vocables ne sont pas tout à fait neutres. Qui inscrit en tête d'un article le titre « Moyen-Orient », laisse le lecteur sans indication sur ses tendances ou sympathies vis-à-vis d'Israël ou des Arabes. Mais l'expression « défense de l'Europe » n'a pas été couramment employée par tous ceux qui se sont penchés sur les problèmes stratégiques de notre continent.

On ne la rencontre pas chez ceux de nos partenaires européens qui pensent que la seule protection imaginable pour l'Europe de l'Ouest résulte de la présence américaine et de l'existence de l'OTAN. Elle n'est jamais — faut-il s'en étonner ? — utilisée par les Américains. On l'entend assez peu, à vrai dire, en dehors de France et c'est bien là une partie du problème. En France même, elle n'a pas cours chez ceux qui refuseraient — par instinct ou par doctrine — d'admettre que la France doive se soucier d'autre chose que de mettre à l'abri son territoire national, et qui tiendraient tout regard jeté au-delà des frontières comme une dilution, un affaiblissement, de cette défense hexagonale.
On peut expliquer en partie le désir de garder les yeux fixés sur notre enclos national, par la crainte de dériver vers des perspectives éloignées du réel. S'il est si hasardeux de parler de la « défense de l'Europe », c'est que bon nombre de ceux qui ont posé ce problème l'ont fait, non en prenant appui sur la réalité présente, mais en supposant résolue la question de l'Europe politique. C'est édifier un imaginaire à l'intérieur d'une anticipation. La CED était une utopie née d'un expédient. Trente ans après, une union étroite entre les peuples d'Europe est toujours une promesse, dont on espère qu'elle se réalisera un jour dans des formes institutionnelles précises, mais qui ne peut aujourd'hui servir de support à un projet de système défensif commun.
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