La compétitivité industrielle européenne : un impératif stratégique

La compétitivité de l’Union européenne est devenue l’un des principaux enjeux pour la nouvelle Commission européenne. L’état des lieux sur les perspectives économiques en Europe, dressé consécutivement par Enrico Letta et Mario Draghi dans deux rapports commandités par les institutions européennes et publiés en 2024, est peu réjouissant.

L’Union européenne (UE) fait face à un déclin préoccupant marqué par plusieurs faiblesses structurelles. La fragmentation de son marché intérieur limite sa capacité à atteindre des économies d’échelle, contrairement à la Chine et aux États-Unis.
À cela s’ajoute une bureaucratie excessive qui freine l’innovation. Par ailleurs, l’UE accuse un retard significatif dans le domaine numérique et souffre d’un sous-investissement chronique en recherche et développement, creusant un écart croissant avec ses principaux concurrents mondiaux. Les chiffres illustrent ce recul : en 1980, la part des États-Unis dans le Produit Intérieur Brut (PIB) mondial était de 25 % et atteint aujourd’hui 26 %. Celle de l’UE, qui s’élevait à 30 %, a chuté à 17 %, tandis que la Chine est passée de 2 % à 17 % sur la même période.
À ces faiblesses structurelles s’ajoutent des facteurs conjoncturels aggravants, tels que la guerre en Ukraine qui a entraîné une augmentation des coûts de l’énergie qui touchent particulièrement les industries comme la chimie, la sidérurgie ou le papier.
Une concurrence internationale renforcée
L’Union européenne doit également faire face aux politiques industrielles protectionnistes de ses principaux concurrents, la Chine et les États-Unis.
Le programme « Made in China 2025 » illustre l’ambition chinoise, avec pour objectif de faire du pays la première puissance manufacturière mondiale d’ici 2049, en favorisant la production locale et en réduisant les dépendances étrangères.
Du côté des États-Unis, des initiatives telles que l’Inflation Reduction Act, qui prévoit des crédits d’impôt et des subventions pour stimuler la production nationale aux États-Unis, viennent renforcer les atouts compétitifs d’un pays qui affiche un taux de croissance supérieur à celui de l’Europe, une conso mmation plus vigoureuse et des coûts énergétiques nettement inférieurs.
- Contribution dans "Les 5 incontournables | Gouvernance et Comités d'audit : explorer les défis à venir" | Numéro #6 - Forvis Mazars - France.
Contenu disponible en :
Thématiques et régions
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesLes politiques sociales en Allemagne. Bilan de la coalition “feu tricolore” et perspectives du nouveau gouvernement
Notes du Cerfa, n° 188, Ifri, juillet 2025 — La défaite de la coalition gouvernementale « feu tricolore » aux élections législatives anticipées de février 2025 invite à dresser un premier bilan, nécessairement sélectif, des politiques sociales menées durant son mandat.
L’Allemagne face à l’Amérique de Trump. Une rupture sans précédent
Le 6 novembre 2024 Donald Trump est réélu à la présidence des États-Unis. Le même jour, Olaf Scholz annonce qu’il limoge son ministre des finances, Christian Lindner, décision qui va mettre un terme à la coalition tripartite au pouvoir depuis trois ans et ouvrir la voie à des élections anticipées.
Les évolutions du comportement des électeurs allemands
Les élections fédérales du 23 février 2025 ont été marquées par le caractère exceptionnel de ce vote anticipé et la brièveté de la campagne électorale. L’éparpillement du vote et la grande volatilité des électeurs ont conduit à une redéfinition du paysage et de la géographie des partis en Allemagne.

DOSSIER - Les élections anticipées en Allemagne du 23 février 2025
Les résultats des élections fédérales anticipées du 23 février 2025 sont plutôt clairs et représentatifs puisque, avec 82,5 %, le taux de participation a été particulièrement élevé. C’est le plus élevé depuis l’unification en 1990.