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CPI : qui peut arrêter Netanyahou ?

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interviewée par Guillaume Erner dans "les Matins" sur

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Ce 21 novembre, la Cour pénale internationale a délivré trois mandats d’arrêt, dont l'un vise le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Cette procédure judiciaire est-elle une victoire symbolique pour les Palestiniens ou peut-elle avoir des conséquences concrètes sur le conflit à Gaza ? L'inculpation de Benjamin Netanyahou par la CPI pourrait avoir une influence sur le cours du conflit. L'autre information du jour au Proche-Orient est la possibilité d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, qui serait en voie d'être finalisé. En quoi consisterait cet accord ?

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'exprime lors de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, 22 septembre 2023
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'exprime lors de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, 22 septembre 2023
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Vers un cessez-le-feu au Liban ?

L’accord proposé envisage un cessez-le-feu de 60 jours, où le Hezbollah et Israël se retireraient respectivement du sud du Liban, pour permettre aux Forces armées libanaises (FAL) de reprendre le contrôle de la région, explique Amélie Ferey. Ce retrait viserait à établir une zone tampon similaire à celle prévue par la résolution 1701 de l’ONU, qui n’a jamais été complètement appliquée après la guerre de 2006. L’idée serait de laisser la possibilité pour Israël d'intervenir si le Hezbollah venait à se réarmer. Car "c'est surtout depuis cette zone que le Hezbollah menace le territoire israélien et principalement les populations qui vivent au nord d'Israël et qui sont actuellement déplacées", précise-t-elle. Sur les enseignements à tirer de ce possible accord, elle estime que l'éradication du Hezbollah n'est pas visée. Elle parle d'une victoire "limitée" pour Israël, puisque les populations du nord d'Israël ne vont probablement pas retourner chez elles à l'issue de ce cessez-le-feu s'il venait à être signé.

 

"Geler le conflit avant l'arrivée de Trump au pouvoir"

Un des objectifs principaux pour Israël est de limiter les risques pendant la transition de l'administration Biden à celle de Donald Trump, poursuit Amélie Ferey. Ce cessez-le-feu permettrait en Israël de geler le conflit avant l’arrivée de Trump, connu pour sa diplomatie favorable à Israël. "L'idée consisterait à limiter le conflit pour faire en sorte qu'il n'y ait pas d'embargo sur les armes israéliennes de la part de l'ONU". L'accord pourrait également soulager la pression sociale et militaire en Israël, notamment face à la fatigue des réservistes et à la situation économique difficile. Amélie Ferey avance des chiffres : "si on lisse les morts et les blessés israéliens, on dénombre à peu près sept pertes par jour. Il y a une fatigue importante de la part des réservistes qui veulent pouvoir aussi s'occuper de leur famille, de leur commerce. Cet accord permettrait donc de faire baisser la tension sociale en Israël". Elle y voit par ailleurs une façon de déconnecter complétement les fronts Liban-Gaza et donc de réduire la tension internationale sur le Liban tout en permettant en Israël de continuer ses opérations à Gaza.

 

Les chefs d'inculpation à l'encontre de Benjamin Netanyahou

Sur le plan juridique, un mandat d'arrêt a été lancé contre Benjamin Netanyahou, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Il est accusé notamment d'avoir utilisé la famine comme arme de guerre à Gaza et d'avoir attaqué délibérément des cibles civiles. Sont également inculpés le ministre de la Défense du gouvernement Netanyahou, Yoav Gallant, et Mohammed Deïf, le chef de la branche armée du Hamas. Reed Brody reprend à son compte un rapport de l'ONU qui pointe la situation alarmante de précarité alimentaire des Gazaouis qui serait entretenue par l'armée israélienne. Si Israël justifie ses actions par l’utilisation de boucliers humains par le Hamas, il n'en reste pas moins que l'attaque de civils reste un crime de guerre. Comme le rappelle Reed Brody, "il y a des raisons de croire qu'il s'agissait d'attaques disproportionnées sur des cibles civiles". Les crimes seraient toujours en cours selon la Cour pénale internationale.

 

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