La reprise des essais nucléaires, annoncée par Donald Trump, est-elle crédible ?
Donald Trump a annoncé la reprise des essais nucléaires américains. Une annonce qui intervient après des démonstrations russes. Quel est l'enjeu de cette déclaration ?
 
Donald Trump a ordonné, jeudi 30 octobre, la reprise par les États-Unis d'essais d'armes nucléaires. L'annonce, lapidaire, du président américain ressemblait à une déclaration de force quelques minutes avant sa rencontre à Busan, en Corée du Sud, avec son homologue chinois Xi Jinping.
Ce débat sur la reprise des essais nucléaires a déjà eu lieu aux États-Unis pendant le premier mandat de Donald Trump. Et, plus récemment, pendant la dernière campagne présidentielle avec une prise de position tranchée d'un ancien conseiller à la sécurité qui avait estimé que ces essais étaient une garantie pour maintenir la supériorité technique américaine sur les Russes et sur les Chinois.
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Les Chinois "pourraient avoir un intérêt à reprendre les essais" nucléaires
"Les États-Unis n'ont aucun intérêt technique à la reprise de ces essais", estime, jeudi 30 octobre sur franceinfo, Jean-Louis Lozier, conseiller au centre des études de sécurité de l'Ifri. "Ils ont par le passé fait plus de 1000 essais nucléaires. Ils ont toute la puissance scientifique pour l'analyse et pour concevoir et développer de nouveaux engins nucléaires, donc ils n'ont aucun besoin de reprendre ces essais", poursuit-il. Pour lui, cette annonce de Donald Trump relève du "domaine de la rhétorique nucléaire", "tant avec la Russie qu'avec la Chine."
"Par contre, souligne-t-il, ceux qui pourraient avoir un intérêt certain à les reprendre, seraient les Chinois." "Les Chinois sont plus en retard, ils ont fait, dans leur histoire, 44 ou 45 essais nucléaires." Ce serait donc, selon lui, "un très mauvais signal envoyé, puisque dès le premier essai américain fait, les Russes et les Chinois reprendraient les essais."
"Donc c'est finalement faire du signalement qui donnerait à son adversaire une possibilité de dire « mais non, ce n'est pas moi qui viole la loi internationale, ce sont les États-Unis et je ne fais qu'appliquer ce que font les États-Unis", conclut Jean-Louis Lozier.
> Écouter le podcast sur le site de Radio France.
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