L'asile et l'immigration. Les enjeux de la présidence française de l'Union européenne
Le 9 décembre 2021, Emmanuel Macron a ouvert sa conférence de presse sur le programme de la présidence française de l’Union européenne (PFUE) sur les questions d’immigration. Il en a fait le premier sujet de son axe sur la souveraineté de l’Europe devant les questions de défense et la stabilité du voisinage de l’Europe.
En effet, l’année 2021 a vu se succéder une série de ce qui a été appelé un peu trop rapidement, crises migratoires à Ceuta et Melilla, en Afghanistan, dans la Manche et aux frontières avec la Biélorussie. Or, le retentissement qu’ont eu ces « crises » n’est pas proportionnel à l’ampleur des flux migratoires qui leur sont attachés. Ce n’est pas tant le phénomène migratoire qui caractérise ces crises que leurs significations et implications politiques et géopolitiques. Mais il faut également comprendre que les Européens ont créé leur propre dépendance en transférant une partie de leur responsabilité en matière de gestion des flux migratoires à des pays tiers. À l’inverse, les États membres de l’UE ont été incapables de se mettre d’accord sur une politique commune d’accueil des demandeurs d’asile. Les tensions entre Européens qui sont apparues en 2015 n’ont cessé de croître depuis.
La présidence française du Conseil de l’UE doit donc trouver un terrain pour faire avancer, voire aboutir, une multitude de réformes dans un contexte politique complexe : la réforme de l’espace Schengen, dans ses aspects de contrôle des frontières extérieures et des frontières intérieures ; la poursuite du travail sur la politique commune d’asile et d’immigration, dans sa dimension externe (la coopération avec les pays d’origine et de transit) et sa dimension interne (le Pacte européen sur la migration et l’asile).
Si un consensus émerge sur les aspects les plus sécuritaires des politiques d’asile et d’immigration, ce briefing suggère que des coalitions d’États membres « de bonne volonté » peuvent avancer ensemble de manière concrète sans avoir l’adhésion de tous. C’est notamment le cas sur la question des voies légales pour les réfugiés alors que le nombre de réfugiés a doublé en une décennie et que 85 % d’entre eux se trouvent dans les pays en voie de développement.
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La crise migratoire de 2015 a fortement déstabilisé la coopération européenne en matière d’asile et d’immigration. En 2020, la Commission européenne a annoncé l’adoption d’un nouveau "Pacte sur la migration et l’asile" dont les modalités pratiques restent à mettre en œuvre.
Philanthropy and Migration in Europe: What Role for Foundations?
La "crise des réfugiés" de 2015 a accéléré et/ou intensifié l'implication des fondations - particulièrement celles du secteur privé - dans le domaine de l'immigration. La crise n'a pas seulement créé un sentiment d'urgence mais a aussi généré un mouvement d'empathie de l'opinion publique que les fondations ont accompagné et amplifié. La crise a également été perçue comme un défi pour l'Europe et ses valeurs humanistes que les fondations entendent défendre du fait de leurs propres attachements à une société inclusive.