Turquie 2050 : Charbon ; Proche-Orient ; santé mentale

Repères sur la Turquie n° 24 - Le programme « Turquie 2050 » développe une analyse prospective sur les thèmes de la diplomatie, de la politique intérieure et de l’économie turques afin d’y anticiper les dynamiques des trente prochaines années.

Économie
Charbon : les maux du secteur minier turc refont surface
La Turquie poursuit une double stratégie pour renforcer sa sécurité énergétique, alliant investissements dans les énergies renouvelables et dépendance au charbon. Elle se situe au dixième rang mondial des pays investissant dans le charbon, avec des projets de centrales thermiques au charbon totalisant 4 750 GW (1 000 GW annoncés, 688 GW en phase de pré-permis, 2 920 GW autorisés et 145 GW en construction). Aucun plan officiel de sortie du charbon n’a été annoncé, bien que la feuille de route d’Ankara présentée à la COP29 prévoie d’augmenter la part des énergies renouvelables dans le secteur de l’énergie à 50 % et la part de l’énergie nucléaire à 29 % d’ici 2053.
Diplomatie
Les débordements de la guerre au Proche-Orient : les intérêts et ambitions de la Turquie sont-ils menacés ?
L’offensive terrestre au Liban engagée par Israël le 30 septembre 2024 a acté la dimension régionale de la guerre au Proche-Orient, amenant le président turc Recep Tayyip Erdoğan à déclarer le 1er octobre devant le Parlement : « israil’in hedefi Türkiye » (la Turquie est la cible d’Israël), soit une nette dramatisation dans l’expression. L’extension des combats alimente ainsi le discours turc condamnant une guerre génocidaire, d’invasion et d’occupation menée par l’État d’Israël.
Politique Intérieure
La Turquie en dépression
Mi-octobre dernier, le double féminicide perpétré à Istanbul par un jeune homme – qui a égorgé une première femme et décapité une seconde, toutes deux âgées de 19 ans, avant de se jeter du haut des murailles de la ville – a tragiquement rappelé l’importance des violences sexistes en Turquie. Cette affaire met en lumière un problème de santé publique majeur, pointant les lourdes défaillances de la prise en charge de la santé mentale dans le pays. Les deux victimes avaient par le passé porté plainte pour harcèlement contre le meurtrier, tandis que sa mère avait alerté les autorités sur la fragilité mentale et les tendances suicidaires de son fils. Aucune mesure, ni judiciaire, ni médicale, n’avait été prise.
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