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Israël-Iran: "Pas de route idéale dans le ciel"

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Comment procéderaient les Israéliens pour frapper l’Iran?

Israël dispose des moyens requis en termes de supériorité aérienne, de frappe et de ravitaillement en vol, ainsi que d'un savoir-faire quasi unique au monde en matière de pénétration et de brouillage des systèmes de défense aérienne ennemis. Face à cela, la défense antiaérienne iranienne repose en général sur des systèmes assez anciens. Schématiquement, trois chemins menant aux cibles semblent envisageables : au nord, par la Syrie et la Turquie ; au centre, par la Jordanie et l'Irak ; au sud, par l'Arabie saoudite et l'Irak ou le golfe Persique. Aucun ne serait politiquement aisé et tous comportent des risques d'accrochage avec les forces aériennes locales. Ces risques seraient peutêtre moindres en passant par la route sud – à condition toutefois que l'opération demeure extrêmement brève.

Combien de cibles seraient visées? Sur quelle durée?

Tout dépendrait des objectifs de l'opération, et donc des finalités de l'État hébreu. Les sites à vocation nucléaire seraient frappés en priorité, sachant qu'ils sont disséminés dans le centre du pays, qu'ils sont les plus défendus et que certains d'entre eux sont enfouis, profondément dans le cas de Fordo. Si elle ne vise qu'à ralentir la progression du programme nucléaire iranien, l'attaque pourrait probablement ne prendre qu'une ou deux nuits en se focalisant sur les deux cibles prioritaires que sont les sites d'enrichissement de Natanz et Fordo. À l'inverse, détruire l'ensemble des installations nucléaires potentiellement militaires ou tenter de faire plier le régime requerrait une offensive s'étalant en longueur. Or, le coût politique de l'opération s'accroît rapidement avec la durée…

Quelles répliques attendre de la part de l'Iran?

Les Iraniens détiennent entre 200 et 30 missiles Shahab-3, capables d'atteindre Israël, mais hésiteraient peut-être à les employer en représailles contre des frappes israéliennes limitées. Frapper Tel-Aviv pourrait être à double tranchant pour Téhéran, provoquer une escalade dans la région et une implication américaine. Il en irait de même pour une tentative de fermeture du détroit d'Ormuz. Par contre, on peut parfaitement envisager des frappes provenant de Gaza ou du Hezbollah au Sud-Liban. Bien qu'étant le fait d’acteurs soutenus par Téhéran, elles donneraient l'impression que le gouvernement iranien n'est pas directement impliqué.

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Corentin BRUSTLEIN

Intitulé du poste

Ancien Directeur du Centre des études de sécurité de l'Ifri

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