Cybersécurité des infrastructures énergétiques : regards croisés Europe/États-Unis
L’accélération de la numérisation des infrastructures énergétiques apporte de nombreux bénéfices économiques, notamment en termes de rationalisation de la consommation d’énergie avec des gains d’efficacité. Néanmoins, cela a aussi pour conséquence d’augmenter les risques de cyberattaques, où des logiciels malveillants tirent avantage de la digitalisation croissante des équipements.
Les récentes cyberattaques qui ont visé les infrastructures critiques ukrainiennes soulignent que la menace est réelle et grandissante. La vulnérabilité n’est pas cantonnée aux infrastructures situées dans l’Union européenne (UE) ou aux États-Unis : certaines attaques dont a été victime l’Ukraine se sont propagées à de nombreuses entreprises occidentales notamment à travers leurs filiales, soulignant le danger de contagion par le biais de logiciels malveillants.
Au cours des dernières années, l’UE et les États-Unis ont progressivement adopté une série de mesures et de réglementations pour protéger les infrastructures énergétiques face au risque cyber. Cependant, les approches américaines et européennes présentent de nombreuses différences. En effet, les États-Unis ont privilégié une stratégie sécuritaire de fond (« security in depth ») avec des réglementations strictes et détaillées dans des secteurs précis, appliquées par des institutions aux pouvoirs coercitifs. En revanche, l’UE a adopté une stratégie plus souple et générale, couvrant un large éventail de domaines et laissant une marge de manœuvre importante aux États membres dans la mise en application des normes. Toutefois, ces approches sont aussi potentiellement complémentaires, dans la mesure où les forces du système américain peuvent servir de modèle pour améliorer certaines faiblesses dans l’approche européenne, et réciproquement, puisque les États-Unis pourraient aussi tirer un certain nombre d’enseignements de l’UE.
En effet, le modèle américain est en avance sur l’UE au niveau du développement de normes précises et détaillées pour la cybersécurité, ainsi que dans la mise en application de ces normes. Seule une poignée d’États européens, dont la France, ont un niveau de normes équivalent et l’UE souffre de manquements et de faiblesses tant à l’échelle communautaire que nationale. Néanmoins, les États-Unis peuvent apprendre de l’UE concernant la protection de la vie privée et des données à caractère personnel, la cybersécurité appliquée aux technologies bas carbone, ainsi que la protection des réseaux de distribution électrique. De plus, la Californie et la France présentent un certain nombre de spécificités pertinentes en la matière.
Pour lire la suite du texte, téléchargez le document pdf ci-dessous.
Contenu disponible en :
Régions et thématiques
ISBN / ISSN
Utilisation
Comment citer cette publicationPartager
Téléchargez l'analyse complète
Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.
Cybersécurité des infrastructures énergétiques : regards croisés Europe/États-Unis
Centres et programmes liés
Découvrez nos autres centres et programmes de rechercheEn savoir plus
Découvrir toutes nos analysesL’IA dans sa bulle : qui paiera la note ?
Affirmer que l’intelligence artificielle générative (IA) est en proie à une bulle relève aujourd’hui du lieu commun. Les valorisations boursières stratosphériques des entreprises du secteur, dont la rentabilité demeure un horizon lointain et plus qu’incertain, peuvent suffire à s’en convaincre. Toutefois, le véritable enjeu est moins de nature économique que politique, à mesure que les choix opérés par une minorité s’imposent à nos sociétés, dans un contexte géopolitique encourageant de fait un développement technologique débridé.
Les narratifs spatiaux : Enjeux stratégiques et perspective européenne
Les récits que les puissances construisent autour de l’espace jouent aujourd’hui un rôle déterminant dans leur stratégie. Aux États-Unis, la référence à la frontière et à la destinée manifeste continue de structurer un narratif d’expansion, où l’exploration spatiale incarne la vocation nationale à repousser les limites et à maintenir une excellence technologique. En Russie, le spatial demeure un instrument central de puissance et de prestige, hérité de l’époque soviétique mais désormais réorienté par un récit privilégiant la militarisation. La Chine inscrit son « rêve spatial » dans un projet de renaissance nationale : ses réussites technologiques et scientifiques deviennent les vecteurs de son nouveau statut international. D’autres acteurs, comme l’Inde, le Japon ou les Émirats arabes unis, mobilisent l’espace pour affirmer leur modernité, renforcer leur autonomie ou projeter un leadership régional.
Dynamiques et tensions normatives dans le domaine spatial : vers une américanisation du droit de l’espace ?
La construction du droit spatial a progressivement évolué d’une dynamique normative descendante dominée par l’impulsion fondatrice de l’ONU, vers une normativité ascendante, portée par les pratiques nationales et industrielles. Cette évolution s’accompagne aujourd’hui d’une compétition normative croissante, qui fait peser le risque d’une américanisation du droit de l’espace et soulève la question d’une réponse européenne.
La durabilité des opérations spatiales: une opportunité pour un leadership européen?
Alors que le domaine spatial est plus que jamais réinvesti par des stratégies de puissance, et fait face à l’accroissement et à la diversification des activités en orbite, le discours sur la « durabilité » des opérations spatiales offre un nouveau cadre d’analyse pour la gouvernance de l’espace.