Perceptions de sécurité et stratégies nationales au Moyen-Orient
Privilégiant volontairement l'approche subjective, les analyses développées dans cet ouvrage s'attachent à identifier la nature et l'importance des facteurs qui façonnent les perceptions de sécurité des Etats du Moyen-Orient.
Est-il possible de rendre le Moyen-Orient moins 'imprévisible' ? Comment appréhender ses différents acteurs pour identifier les facteurs qui les préoccupent ou comprendre la nature de leurs ambitions lorsque les discours publics sont le plus souvent en contradiction avec le comportement sur le terrain et que les systèmes politiques n'offrent qu'exceptionnellement la possibilité d'analyser un processus clairement articulé autour de la prise de décision ? Quelle logique sous-tend leur politique extérieure en générale et de sécurité en particulier ?
Le contexte d'état de guerre officiel ou réel dans lequel se situait, jusque-là, la majorité des pays de la région (Etats arabes contre Israël) justifiait le maintien d'un climat de méfiance générale et des politiques d'armement massif. Dans le contexte d'un processus de réglement diplomatique du conflit israélo-arabe avec l'objectif proclamé d'instaurer un système de sécurité régionale, une bonne compréhension des perceptions par chaque Etat de ses problèmes de sécurité et de la place qu'il entend occuper dans la nouvelle configuration apparaît comme un préalable indispensable pour la stabilité de celle-ci.
Privilégiant volontairement l'approche subjective, les analyses développées dans cet ouvrage s'attachent à identifier la nature et l'importance des facteurs qui façonnent ces perceptions de sécurité. Cela va des considérations les plus simples, telles que la situation géographique, les ressources propres et le poids réel de chaque acteur à des éléments plus complexes que sont l'histoire et les conditions dans lesquelles sont nés les Etats dans leurs frontières actuelles, leur culture politique, la nature des régimes qui les gouvernent et le comportement de leurs voisins, ainsi que l'interaction avec les stratégies des puissances étrangères dans la région.
La disparité des expériences et des perceptions de sécurité qui en résultent ont empêché à ce jour de construire un système régional viable. A l'aube d'un réglement diplomatique du conflit israélo-arabe, les contours des alliances et les bases des partenariats futurs sont plus confus que jamais.
A propos des auteurs :
Saida Baidar est journaliste.
Marwan Bishara est directeur de la revue Issues.
May Chartouni-Dubarry est chargée de recherche sur le Moyen-Orient et le monde arabe à l'Ifri.
Yaïr Evron est professeur de science politique à l'université de Tel-Aviv.
Ahmed Hashim est spécialiste des questions stratégiques à l'Initiative for Peace and Cooperation in the Middle East (Washington, D.C.).
Bassma Kodmani-Darwish est responsable des études sur le monde arabe à l'Ifri et maître de conférence à l'université de Marne-la-Vallée.
Abdel Monem Saïd est directeur général de la recherche et de l'édition au Al-Ahram Centre for Political and Strategic Studies (Le Caire).
Philip Robins est directeur des programmes d'études sur le Moyen-Orient au Royal Institute of International Affairs (Londres).
Yezid Sayigh est chercheur au St Antony's College d'Oxford, spécialiste des questions de sécurité dans les pays du Tiers-Monde.
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