L’Iran face à ses limites : 10 points sur les causes structurelles d’une cassure tactique
Proxies régionaux. Soutien de Moscou. Latence nucléaire. Dissuasion balistique. L’équilibre sur lequel Téhéran avait bâti sa doctrine a chancelé — avec une rapidité impressionnante. Une semaine après l’annonce d’un cessez-le-feu entre l’Iran et Israël, il est possible de dresser un bilan détaillé des raisons structurelles qui ont permis à Tel Aviv de déjouer les plans de la République islamique et de dégager des perspectives.

Avant le début de l’opération Am Kalavi, la stratégie iranienne reposait sur une doctrine hybride mêlant dissuasion balistique, latence nucléaire et appui régional sur des proxies. C’est cet équilibre subtil qu’Israël a cherché à casser.
L’étude fine des actes de guerre ayant eu lieu entre Israël et l’Iran du 13 au 24 juin porte plusieurs leçons : si la défense antimissile ne peut pas se substituer complètement à la dissuasion nucléaire, elle a prouvé son efficacité face à la stratégie incrémentale puissante déployés par les systèmes de missiles iraniens. Mais Téhéran dispose toujours d’une relative capacité de dissuasion conventionnelle.
Si la possibilité pour l’Iran de se doter de l’arme nucléaire a été décalée de quelques mois par les frappes israéliennes et américaines, le risque de voir d’autres pays chercher à devenir des puissances nucléaires grandit — d’autant plus difficile à contrer que la prolifération pourrait être portée, cette fois, par des alliés des États-Unis.
Dans un article pour Le Grand Continent, Héloïse Fayet revient sur les enseignements nucléaires de cette "guerre des douze jours".
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