États-Unis : Le rôle de l'État dans le soutien à l'innovation

Même si les investissements venus du secteur privé sont devenus plus importants, le rôle de l'Etat dans le financement et la participation aux efforts de R&D reste aujourd"hui capital aux Etats-Unis. En effet, seule la puissance publique peut se permettre d'investir à long terme et sans visibilité sur les profits, dans les technologies qui rendront possibles les prochaines révolutions industrielles.
La question de la légitimité de l’État dans le financement et la participation aux efforts de R&D s’est posée très tôt aux États-Unis.
C’est à partir des années 1940, à l’appui du rôle de grande puissance acquis par le pays, que les financements publics commencent à croître, aussi bien pour les projets militaires (Manhattan Project) que civils (Programme Apollo). Des réseaux de laboratoires publics se mettent en place, qui établissent de nombreuses collaborations avec les laboratoires privés et universitaires pour multiplier les « chemins techniques ».
À partir des années 1970, l’économie libérale impose ses idées et les financements privés de la recherche sont désormais les plus importants (225 milliards de dollars en 2009). Les financements publics restent cependant considérables dans le domaine militaire (79 milliards dans le projet de budget pour 2013). Les financements publics de la recherche civile (62 milliards) doivent pour leur part se faire discrets s’ils veulent échapper à des suppressions par le Congrès. Les collaborations entre acteurs intéressent désormais le privé et les laboratoires universitaires.
Aujourd’hui, le rôle de l’État comme financeur de l’innovation reste crucial. Face aux capital-risqueurs privés, il est seul capable d’assurer les investissements de très long terme et sans rentabilité immédiate qui lanceront la prochaine révolution industrielle et un éventuel passage aux énergies vertes.
Les États-Unis restent les premiers investisseurs et les meilleurs acteurs de l’innovation dans le monde et continuent d’attirer les meilleurs talents de l’étranger. Mais seule une réforme de leur système éducatif pourra garantir à long terme le maintien de cette excellence.
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