« Great Trust » : Comment Trump veut faire de Gaza une riviera après le déplacement de sa population
L’administration Trump et des partenaires israéliens auraient élaboré un projet de reconstruction radical pour Gaza. Le plan prévoit d’attribuer des terres aux investisseurs et propose une compensation financière aux Gazaouis pour quitter l’enclave.
Le Washington Post a révélé le 31 août 2025 l’existence d’un document de 38 pages intitulé « Great Trust » (Gaza Reconstitution Economic Acceleration Transformation Trust), un plan post-conflit qui circule dans l’administration Trump et fait l’objet de vives polémiques. Ce projet ambitieux prévoit de transformer Gaza en une station touristique luxueuse et un hub technologique sous tutelle américaine pendant au moins dix ans.
Le plan s’appuie sur les déclarations controversées de Donald Trump du 4 février 2025, lorsque le président américain avait évoqué la possibilité pour les États-Unis de « prendre le contrôle » de Gaza et d’en faire la « Riviera du Moyen-Orient ». Cette vision s’est concrétisée par la circulation de vidéos générées par intelligence artificielle présentant un « futur Gaza » métamorphosé, comprenant notamment un projet d’hôtel « Trump Gaza ».
Selon le Financial Times, plusieurs acteurs gravitent autour de ce plan, notamment le Boston Consulting Group et le Tony Blair Institute, ainsi que des personnalités comme l’homme d’affaires Michael Eisenberg ou l’ancien officier du renseignement israélien Natan Man.
Parmi les projets d’aménagement : un port, un aéroport, des zones de production « intelligentes », six à huit « villes Trump » pilotées par IA, des hôtels de luxe, des îles artificielles et même une « rivière Trump ». L’objectif économique affiché est ambitieux : passer de « 0 à 324 milliards de dollars » de valeur économique pour faire de Gaza une plaque tournante commerciale et touristique régionale.
Mais l’étape clé reste le déplacement de plus de 2 millions de Gazaouis. Officiellement « volontaire », il serait incité par une prime de 5000 dollars par personne, quatre ans de loyer et un an de nourriture. Les propriétaires recevraient un « token » numérique, échangeable ultérieurement.
Alors qu’environ un million de personnes se trouvent actuellement dans Gaza ville sous les bombardements selon l’ONU, certains observateurs interprètent l’offensive militaire en cours comme une première phase d’implémentation de ce plan.
L’Égypte a déjà refusé d’accueillir des réfugiés gazaouis. Des experts, comme Dorothée Schmid, responsable du programme Turquie/Moyen-Orient de l’Ifri et qui intervient dans notre vidéo ci-dessus, dénoncent ce qu’ils qualifient de « plan de dépossession » plutôt que de reconstruction, certains y voyant une tentative de « recolonisation » ou même de nettoyage ethnique déguisé en projet de développement.
-> Article à consulter dans son intégralité sur le site du Parisien
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