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Friedrich Merz, une voix dissonante au sein de la diplomatie européenne ?

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interviewé par Inès Chaïeb dans le

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Le chancelier allemand conservateur participe à partir de ce jeudi à son premier Conseil européen depuis son investiture en mai dernier.

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Friedrich Merz à Berlin - 5/17/2022
Friedrich Merz à Berlin - 5/17/2022
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ALLEMAGNE - Au milieu de la tiédeur diplomatique européenne, sa voix détonne. Alors qu’il participe ces jeudi 26 et vendredi 27 juin à son premier Conseil européen, le chancelier allemand Friedrich Merz multiplie ces dernières semaines les déclarations tranchées sur les questions internationales, et notamment sur l’escalade militaire en Iran. Au point d’être affublé du surnom de « chancelier des Affaires étrangères » par la presse germanophone.

Seulement quelques jours après le début de l’offensive israélienne en Iran, Friedrich Merz remerciait le 17 juin dernier l’État hébreu de faire « le sale boulot pour nous tous ». Lundi 23 juin, au lendemain des frappes américaines sur des sites nucléaires iraniens, le chef du gouvernement allemand estimait qu’il n’y avait « aucune raison de critiquer ce qui a été fait par les États-Unis ».

Au même moment, la France appelait pourtant à éviter une « escalade incontrôlée au Moyen-Orient », affirmant qu’« aucune réponse strictement militaire ne (pouvait) produire les effets recherchés ». Sur la même ligne, la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas encourageait toutes les parties à « revenir à la table des négociations et à éviter toute escalade supplémentaire ».

Auprès du HuffPost, Paul Maurice, secrétaire général du Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l’Institut français des relations internationales (Ifri), décrypte cette position singulière, au sein de l’UE, du chef de file de la CDU (l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne).

Le HuffPost : Comment expliquer ces prises de position singulières de Friedrich Merz ?

Ces déclarations peuvent paraître surprenantes au vu des engagements européens de Friedrich Merz. Mais il est pris entre plusieurs injonctions contradictoires. Comme le veut l’héritage de la CDU, il cherche à la fois une intégration transatlantique et une intégration européenne, ce qui peut expliquer ses prises de position soutenant l’intervention américaine en Iran.

Par ailleurs, on a vu ces dernières semaines l’isolement de la diplomatie européenne. En adoptant un discours fort, Merz tente de la faire exister.

La question est de savoir si, en se positionnant ainsi, Merz ne cherche pas à passer pour le bon élève face aux États-Unis, notamment en vue des négociations commerciales [avec la menace des droits de douane de Donald Trump]. Au-delà de l’Iran, lors du sommet de l’Otan, il s’est également montré très favorable à l’engagement par les pays membres de consacrer l’équivalent de 5 % de leur PIB à la défense, comme le voulait le président américain. 

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On peut imaginer qu’il cherche à positionner l’Allemagne comme le futur interlocuteur privilégié de Trump en Europe. C’est une façon de dire « Germany is back » (« L’Allemagne est de retour »), ce n’est plus une nation à laquelle on ne peut pas faire confiance, mais un leader.

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Paul MAURICE
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Est-ce que ses déclarations rompent avec les positions de ses prédécesseurs ?

Pour la première fois depuis 1966, il y a en Allemagne un réalignement entre les affaires étrangères et la Chancellerie, avec un ministre issu du même parti que le chancelier. Cela permet à Merz d’afficher une volonté de reprendre en main la politique étrangère et européenne.

Il fait preuve d’une plus grande fermeté diplomatique que ses prédécesseurs, à la fois sur le Moyen-Orient et sur l’Ukraine, notamment si on le compare à Olaf Scholz [chancellier de 2021 à 2025], à qui il était reproché de ne pas savoir trancher sur la politique étrangère.

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Lorsque Friedrich Merz remercie les forces armées israéliennes pour « le sale boulot », il revient à une doctrine classique de l’Allemagne et surtout de la CDU de défense de l’État israélien – pas forcément de son gouvernement – quoi qu’il arrive. Il s’agit d’une ligne qui s’explique par des raisons historiques, mais qui avait fait l’objet de légères évolutions sous Scholz.

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Paul MAURICE
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De même, sur l’Ukraine Scholz était bien plus mesuré, notamment parce qu’une branche de son parti (Parti social-démocrate d’Allemagne, SPD) est plus russophile ou pacifiste.

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Inès Chaïeb

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