Politique étrangère
1914-2014 : nation et nationalisme
Les mobilisations de la Grande Guerre poussent leurs racines dans des imaginaires nationaux façonnés par le xixe siècle dans les pays d’Europe. Le double traumatisme des guerres mondiales engendre le déclin des nationalismes et la mise en place de nouvelles logiques de reconstruction des sociétés. La mondialisation remet encore en cause l’étroit cadre national, mais la crise actuelle de l’Union européenne montre que la démocratie a quelque mal à s’émanciper du cadre de la nation.
L'Allemagne : le passé qui ne passe pas
La responsabilité allemande dans les deux conflits mondiaux renvoie, entre autres, à la volonté du militarisme allemand de se soustraire au contrôle du politique, ainsi qu’à l’immersion de la Wehrmacht dans une idéologie et un État nazis dont elle n’a jamais vraiment contesté les ordres. C’est ce double héritage qu’entendent rejeter l’Allemagne fédérale et sa Bundeswehr, dans le fonctionnement et la doctrine de cette dernière, fût-ce au prix d’une atrophie de sa volonté et de ses moyens d’agir.
Le passé de l'Europe est-il le futur de l'Asie ?
De troublantes similitudes existent entre l’Asie d’aujourd’hui et l’Europe d’avant 1914. La Chine exige de jouer un rôle à la mesure de ses ambitions, comme l’Allemagne à la fin du XIXe siècle. La puissance dominante, les États-Unis, ne sait pas plus limiter l’expansion de la puissance émergente que la Grande-Bretagne il y a un siècle. Face à l’exacerbation du nationalisme en Asie, les leçons de la Première Guerre mondiale doivent être retenues pour éviter une escalade dangereuse.
La Première Guerre mondiale et la balkanisation du Moyen-Orient
La Première Guerre mondiale a eu des conséquences tragiques pour le Moyen-Orient. Elle a conduit au dépècement de l’Empire ottoman et à une balkanisation de la région. La France et la Grande-Bretagne ont semé les graines de conflits futurs en faisant des promesses contradictoires aux notabilités et dirigeants locaux. L’instabilité que l’on observe aujourd’hui au Moyen-Orient puise ses racines dans les découpages qui ont fait suite à la Grande Guerre. Une nouvelle conflagration régionale est à craindre.
Turquie : le syndrome de Sèvres, ou la guerre qui n'en finit pas
Le traité de Sèvres symbolise pour les Turcs la liquidation de l’Empire et l’action des puissances extérieures pour démembrer la Turquie. L’effet historique du traité survit sous forme de syndrome, justifiant une vision obsidionale de la survie nationale. Au-delà de l’actuel néo-ottomanisme, un dialogue repensé avec l’Europe pourrait peut-être donner au pays un rapport nouveau à sa mémoire et l’aider à dépasser un syndrome manié par toutes les composantes de sa classe politique.
Les États d'Europe peuvent-ils éclater ? – Amérique du Sud : crises et émergence
L'année 2014 sera-t-elle celle de l'éclatement de plusieurs États d’Europe - élections en Belgique, référendums annoncés en Catalogne et en Écosse ? Et avec quelles conséquences sur l'Union ? Les cas flamand, écossais, ou catalan, traités dans le premier dossier du numéro hiver 2013-2014 de Politique étrangère, sont certes tous trois spécifiques. Ils expriment néanmoins une difficulté contemporaine plus large, qui est aussi celle de l'Europe : difficulté à combiner deux valeurs modernes, démocratiques et contradictoires : la souveraineté des États et l'autodétermination des peuples.
Les guerres de demain. Stratégie, technologie, éthique
Oubliée, omniprésente : la guerre. Oubliée, ou presque, chez nous. Au nom d’une période de paix inédite dans l’histoire des hommes, depuis le second conflit mondial. Du fait d’un déséquilibre des forces, et d’une supériorité industrielle et technique qui semblent renvoyer nos adversaires potentiels à leur impuissance.
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