La montée en puissance de l’extrême droite : l’AfD et le choix de la radicalité

Fondée en 2013, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) a continuellement durci ses positions au gré des crises. Depuis 2015-2016 et l’arrivée massive d’immigrés en Allemagne, elle se positionne comme un parti virulemment anti-migrants et continue de consolider son assise dans le système politique allemand, notamment dans les parlements. Si son ancrage est surtout fort dans les régions de l’Est où se trouvent ses principaux bastions, elle séduit également de plus en plus d’électeurs à l’Ouest dans un contexte global de normalisation de l’extrême droite et un contexte national marqué par une forte déstabilisation économique et politique.

Selon les sondages, l’AfD pourrait atteindre un score inédit lors des élections législatives anticipées du 23 février 2025. Bien que tenue à l’écart du pouvoir par un consensus anti-extrémiste – toutefois fortement ébranlé ces dernières semaines –, l’AfD possède un certain pouvoir de blocage et n’a cessé d’étendre son influence par sa politique d’entrisme dans les institutions politiques et publiques ainsi que par sa propension à s’allier aux forces les plus radicales dans la sphère pré-politique. La campagne électorale en cours lui sert de vecteur pour diffuser son programme ethno-nationaliste basé sur un souverainisme anti-européen, raciste et sécuritaire, sur un libéralisme économique anti-social et un projet de société ultraconservateur. Il est porté par une candidate, Alice Weidel, dont le profil détonne au sein de l’AfD. Adulée par ses partisans pour sa communication « disruptive », elle mène une campagne très maîtrisée et profite autant de puissants soutiens étrangers que de l’extrême polarisation, en Allemagne, du débat politique sur la question migratoire.
Valérie Dubslaff, normalienne agrégée, est docteure en études germaniques et en histoire contemporaine. Depuis 2018, elle est maîtresse de conférences en civilisation allemande à l’Université Rennes 2/ERIMIT. Ses travaux portent sur l’histoire des femmes et du genre ainsi que sur l’évolution de l’extrême droite en Allemagne après 1945.
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Notes du Cerfa, n° 184, Ifri, février 2025
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