Rechercher sur Ifri.org

Recherches fréquentes

Suggestions

L' «Europe de la sécurité intérieure», cette inconnue - Politique étrangère, vol. 90, n° 2, été 2025

Politique étrangère Articles
|
Date de publication
|
Image de couverture de la publication
Politique étrangère, n°2/2025, été 2024.
Accroche

La nouvelle stratégie européenne de sécurité intérieure, dévoilée par la Commission en avril 2025, offre l'occasion d'attirer l'attention sur une politique méconnue. Pour limiter les écueils de la liberté de circulation, la politique européenne de sécurité intérieure a été significativement étoffée au cours des dernières années. L'Union européenne ne cesse de se renforcer pour mieux lutter contre la criminalité, le terrorisme, l'immigration illégale ou encore les menaces hybrides.

Image principale
Visuel article Jean Mafart PE 2-2025
Table des matières
Table des matières
body

Jean Mafart est préfet. Il a notamment été directeur des affaires européennes et internationales du ministère de l'Intérieur. Il est l'auteur de La Politique européenne de sécurité intérieure (Bruxelles, Bruylant, à paraître en 2025).

Article publié dans Politique étrangère, vol. 90, n° 2, été 2025.

 

« Alors que la Commission a publié en avril 2025 sa nouvelle stratégie de sécurité intérieure, un constat s'impose : la politique européenne de sécurité intérieure reste méconnue. Si l'« Europe de la sécurité intérieure » reste aussi peu visible, c'est sans doute parce que nous continuons d'associer la sécurité – compétence « régalienne » par excellence – au cœur des missions de l'État. Pourtant, si les traités européens reconnaissent bien cette responsabilité étatique, l'Union européenne (UE) est aussi très active et la faible notoriété de sa politique de sécurité peut surprendre pour au moins deux raisons.

La première est que l'Union affecte à cette politique des moyens considérables, qui ne cessent de croître. Le budget de l'agence Europol, chargée d'appuyer les États membres dans la lutte contre la criminalité, a quadruplé en vingt ans et les effectifs de l'agence Frontex aux frontières extérieures seront bientôt de 10000, en comptant la réserve européenne. Ce n'est pas tout : la nouvelle stratégie de sécurité intérieure confirme le doublement du budget d'Europol et le triplement des effectifs de gardes-frontières européens – propositions annoncées par la présidente Ursula von der Leyen au début de son second mandat et passées inaperçues en France, en dépit de leur ampleur spectaculaire.

La politique européenne de sécurité intérieure, en second lieu, répond à des attentes sociales fortes : il y aurait sans doute matière – ce n'est pas si fréquent – à montrer aux citoyens une Europe concrète et directement utile dans leur vie quotidienne. Coopération policière, coopération pénale et sécurité des frontières constituent désormais une politique européenne à part entière, dont les effets sont souvent très tangibles.

Est-ce à dire que tout cela fonctionne bien ? Non, certainement, et c'est ce qui conduit à une question essentielle : en ces temps de recul de l'idée européenne, les carences réelles de l'« Europe de la sécurité intérieure » doivent-elles nous inciter à la consolider, comme ce serait le plus logique, ou à nous replier dans la sécurité apparente de nos frontières nationales ? [...] »

Decoration

Contenu disponible en :

Thématiques et régions

Thématiques analyses
Régions

Partager

Téléchargez l'analyse complète

Cette page ne contient qu'un résumé de notre travail. Si vous souhaitez avoir accès à toutes les informations de notre recherche sur le sujet, vous pouvez télécharger la version complète au format PDF.

L' «Europe de la sécurité intérieure», cette inconnue - Politique étrangère, vol. 90, n° 2, été 2025

Decoration
Auteur(s)
Image principale

Naviguer sur l'océan multilatéral : lost in decomposition ? - Politique étrangère, vol. 90, n° 2, été 2025

Date de publication
06 juin 2025
Accroche

Le multilatéralisme organisationnel apparaît menacé par l'affirmation des politiques de puissance, en particulier à travers le système de l'Organisation des Nations unies (ONU). Les demandes de réforme de ce système perdurent cependant. Et les formes de consultations souples se développent : diplomaties de clubs ou minilatéralismes. La recomposition multilatérale s'effectue ainsi largement hors du système organisationnel. Éloignée d'un ordre international libéral ou d'un ordre multipolaire, elle ne favorise pas l'inscription de l'habitabilité de la planète au faîte de l'agenda multilatéral.

Frédéric RAMEL
Image de couverture de la publication
vignette couverture PE2-2025

Multilatéralismes : survivre ou renaître ? / Quel Liban après la guerre ?

Date de publication
06 juin 2025
Accroche

Le multilatéralisme ordonné né de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide, et relancé par des années 1990 qui projetaient le rêve d’un monde dessinant une « gouvernance mondiale » apaisée, a fait long feu. L’usure des grands cadres universels (Organisation des Nations unies, Organisation mondiale du commerce, arms control et désarmement, justice pénale internationale…) ne cède pas place au vide mais au trop-plein : à une multiplicité d’accords et de montages témoignant d’une recomposition accélérée des rapports internationaux. L’anarchie institutionnelle, la concurrence ouverte des intérêts exprimée par des volontés de puissance désinhibées, pourront-elles demain s’ordonner autour d’intérêts fondamentaux communs ?

Image principale

Kurdistan : l’indépendance en balance - Politique étrangère, vol. 82, n° 4, 2017

Date de publication
06 décembre 2017
Accroche

Depuis un siècle, les mouvements kurdes sont à la recherche des éléments constitutifs d’un État. Les Kurdes irakiens sont sans doute les plus avancés sur cette voie. Mais leur discours indépendantiste a connu plusieurs phases et des mutations considérables. Les conditions objectives, locales et internationales, sont aujourd’hui défavorables à l’indépendance du Kurdistan. La pan-kurdisme n’existe plus et l’indépendantisme kurde irakien aura du mal à se concrétiser en État.

Image principale

L'impossible gestion de la diversité en Irak - Politique étrangère, vol. 87, n° 1, 2022

Date de publication
17 mars 2022
Accroche

Éclaté entre logiques chiites, sunnites et kurdes, le système irakien ne peut trouver en soi la force de se réformer. Il fonctionne ainsi sous influences extérieures, des puissances globales (États-Unis) ou régionales (Iran, Turquie…). Les pays arabes, et particulièrement l'Arabie Saoudite, semblent vouloir renouer avec le pays ; et l'Union européenne développer une stratégie repensée. Ces parrainages pourraient favoriser un équilibre interne permettant à l'Irak d'éloigner le spectre de la guerre civile.

Sujets liés

Comment citer cette étude ?

Image de couverture de la publication
Politique étrangère, n°2/2025, été 2024.
L' «Europe de la sécurité intérieure», cette inconnue - Politique étrangère, vol. 90, n° 2, été 2025, de L'Ifri par
Copier
Image de couverture de la publication
Politique étrangère, n°2/2025, été 2024.

L' «Europe de la sécurité intérieure», cette inconnue - Politique étrangère, vol. 90, n° 2, été 2025