Multilatéralismes : survivre ou renaître ? / Quel Liban après la guerre ?
Le multilatéralisme ordonné né de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide, et relancé par des années 1990 qui projetaient le rêve d’un monde dessinant une « gouvernance mondiale » apaisée, a fait long feu. L’usure des grands cadres universels (Organisation des Nations unies, Organisation mondiale du commerce, arms control et désarmement, justice pénale internationale…) ne cède pas place au vide mais au trop-plein : à une multiplicité d’accords et de montages témoignant d’une recomposition accélérée des rapports internationaux. L’anarchie institutionnelle, la concurrence ouverte des intérêts exprimée par des volontés de puissance désinhibées, pourront-elles demain s’ordonner autour d’intérêts fondamentaux communs ?
Le Liban symbolise aujourd’hui toute l’ambiguïté héritée de presque deux ans de guerre autour de Gaza. Une fois encore, il y est question de recomposition politique, institutionnelle, de reconstitution d’une armée libanaise en charge de la garde des frontières. Mais on sait bien qu’au-delà de sa complexité interne, l’avenir du Liban dépend du destin général de la région : Israël se rangera-t-il à une solution politique à Gaza, déclassant l’agressivité du Hezbollah, la Syrie et la Jordanie garderont-elles une stabilité minimale, les relations avec l’Iran connaîtront-elles, avec un accord sur le nucléaire, une relative normalisation ?
Qu’on se focalise sur les enjeux complexes du Proche-Orient ou choisisse d’observer globalement le système international, la période a toutes les apparences d’un temps de basculement, sans nulle certitude sur le paysage à venir.
MULTILATÉRALISMES : SURVIVRE OU RENAÎTRE ?
Sauver l’ONU, sauver le multilatéralisme, par Bernard Miyet
Naviguer sur l’océan multilatéral : lost in decomposition ?, par Frédéric Ramel (lire cet article)
Se préparer et répondre aux pandémies, par Michel Kazatchkine
Visages du multilatéralisme : arms control, désarmement, par Serge Sur
Enjeux numériques : une gouvernance éclatée, par Benjamin Pajot
QUEL LIBAN APRÈS LA GUERRE ?
Liban 2025 : à la croisée des guerres, par Joseph Maïla
Liban, la portée d’un changement fragile, par Nabil el Khoury
ACTUALITÉS
Syrie : après Assad, le piège du conflit permanent, par Fabrice Balanche
La Baltique à l’heure de la guerre d’Ukraine, par Philippe Perchoc
REPÈRES
L’« Europe de la sécurité intérieure », cette inconnue, par Jean Mafart (lire l'article)
France/Tchad : histoires de crises, par Nathaniel Powell
Caucase du Sud : histoire, européanité et géostratégie, par Pierre Andrieu
LIBRES PROPOS
L’IMEEC : les routes commerciales d’un monde multipolaire, par Simon Savary
Autres informations :
224 pages. 23 euros.
En librairie le 6 juin 2025.
Diffusion : Pollen/Dif'Pop.
Abonnement : Armand Colin.
Vente au numéro : leslibraires.fr.
Vente au format ePub : Immatériel.fr.
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Multilatéralismes : survivre ou renaître ? / Quel Liban après la guerre ?
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Les fonds souverains du Golfe, acteurs majeurs de la finance mondiale
La mission principale d'un fonds souverain est de constituer une épargne nationale à long terme destinée aux générations futures, en diversifiant ses investissements sur les plans sectoriel et géographique. Dans cette logique, les pays du Golfe ont alimenté pendant de nombreuses années leurs fonds souverains grâce aux gigantesques rentes pétrolières, notamment lorsque les cours du brut étaient au plus haut, atteignant un record historique de 143 dollars le baril en 2008.
Lors de la crise financière de 2007-2008, leur intervention a été déterminante dans le sauvetage du système financier, avec l'injection de plusieurs dizaines de milliards de dollars dans le capital des institutions financières. Depuis, ils n'ont cessé de gagner en crédibilité, en sophistication et en technicité. Ainsi sont-ils à la pointe en matière d'investissement dans l'Intelligence artificielle (IA) et la transition énergétique. De nouvelles orientations dans leurs stratégies d'investissement peuvent avoir des répercussions majeures sur l'écosystème financier mondial.
Aujourd'hui, les fonds souverains du Golfe sont devenus de véritables titans de la finance. Leur influence grandissante reflète un poids financier colossal et une montée en puissance aussi fulgurante que structurée. Voici dix ans, ils contrôlaient collectivement environ 2 000 milliards de dollars d'actifs sous gestion (assets under management, AUM). En 2025, ce montant a plus que doublé pour atteindre plus de 5 350 milliards de dollars, soit près de 40 % des AUM des fonds souverains dans le monde, estimés à 13 000 milliards de dollars. Le golfe Arabo-Persique est ainsi devenu le centre de gravité mondial des fonds souverains.
François-Aïssa Touazi est senior managing director chez Ardian, leader européen du capital-investissement, en charge des relations investisseurs et des affaires publiques. Il est aussi vice-président des conseils France-pays du Golfe au Medef International et préside la task force sur les fonds souverains.
Article publié dans Politique étrangère, vol. 90, n° 4, 2025.