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Les efforts d'organisation mondiale au XXe siècle : mythes et réalités

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Page couverture PE n°3-4 2000
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Le développement continu de l’organisation internationale est l’un des faits marquants du XXe siècle. Aucun secteur des relations internationales n’a échappé à ce phénomène et, même si l’invention de l’organisation internationale est plus ancienne, on peut créditer le siècle qui s’achève de lui avoir donné un nouveau visage : mondiale, régionale, supranationale ou transnationale, l’organisation internationale présente aujourd’hui des traits aussi affirmés que divers. Cela étant dit, l’interprétation de ce phénomène universel demeure ambiguë, et la floraison des problématiques et des concepts juridiques a fini par diluer la notion d’organisation internationale dans celles, parfois « fourre-tout », de régime ou de « gouvernance globale ». Sans pour autant que soit assuré l’essentiel : la compréhension homogène des principes affichés et la volonté d’agir en commun pour assurer leur respect.

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Parmi les multiples traits du XXe siècle, le développement continu du phénomène de l'organisation internationale - entendu, d'un point de vue très général, comme toute forme de coopération multilatérale intergouvernementale ou transnationale de type institutionnalisé ou non - figure en bonne place. Nul secteur des rapports internationaux ou transnationaux n'a pratiquement échappé à l'emprise de ce phénomène, si bien que la coïncidence entre le champ des relations internationales et celui des institutions internationales peut être considérée comme asymptotique pour ne pas dire totale. S'agissant des institutions intergouvernementales, celles-ci exercent aujourd'hui une variété impressionnante de fonctions qui s'étendent de la formulation et du contrôle du respect de normes universelles à la légitimation (ou délégitimation) collective de certains comportements nationaux, de la gestion des conflits inter ou intra- étatiques à la prestation aux États-nations de services opérationnels en matière économique, sociale, culturelle et humanitaire. Dans le cas particulier de la Communauté/Union européenne, ces fonctions ne se limitent pas à l'harmonisation des politiques nationales ; elles vont jusqu'à la prise en charge directe de certains secteurs d'activités partiellement ou totalement soustraits à la souveraineté des États-membres.

 

Le XXe siècle - la période qui s'ouvre avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale (1914) et se clôt avec la chute du mur de Berlin (1989) - n'a cependant pas « inventé » l'organisation internationale. D'une part, les projets d'institutionnalisation des rapports internationaux procèdent d'un courant d'idées qui remonte au XIVe siècle et se prolonge jusqu'aux conférences de La Haye de 1 899 et 1907. D'autre part, l'ère des organisations intergouvernementales a commencé au XIXe siècle avec les interventions intermittentes du Concert européen (1815-1914) ainsi qu'avec les activités régulières des commissions fluviales et des unions internationales. Cela étant, le XXe siècle peut être crédité de quatre apports principaux en la matière. Représenté par la création de la Société des Nations (SDN) puis de l'Organisation des Nations unies (ONU), le premier est capital : il s'agit de l'avènement de P« organisation mondiale », c'est-à-dire d'une entité à vocation universelle et à mandat global (sécurité collective et coopération spécialisée) coiffant les activités d'un certain nombre d'institutions spécialisées. Le phénomène du régionalisme, illustré par le développement d'organisations subrégionales, régionales et transrégionales collaborant de manière plus ou moins souple et fréquente avec l'ensemble systémique constitué par l'organisation mondiale, représente le deuxième apport. Lié au supranational — terme aujourd'hui dévalué -, le troisième apport s'est traduit par l'émergence d'un type d'organisation particulièrement avancé dit d'« intégration ». [...]

 

PLAN DE L'ARTICLE

  • La SDN : autopsie d'un échec global
  • Les Nations unies : radioscopie d'un perpetuum mobile
  • Conclusion

 

Victor-Yves Ghebali est professeur à l’Institut universitaire de hautes études internationales (IUHEI) de Genève.

 

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Les efforts d'organisation mondiale au XXe siècle : mythes et réalités

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2029, la grande renaissance asiatique

Date de publication
29 mars 2019
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Les Asiatiques ont été dominés et parfois humiliés par les Occidentaux au cours des deux derniers siècles. Ils abordent aujourd’hui l’avenir avec confiance. En 2050, les deux premières puissances mondiales devraient être la Chine et l’Inde. La grande renaissance asiatique engendrera des bouleversements géopolitiques. Les tensions sino-américaines sont déjà visibles et des conflits pourraient émerger entre puissances asiatiques. Toutefois, le choc des civilisations n’est pas inévitable.

Kishore MAHBUBANI
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Le Moyen-Orient en 2029

Date de publication
29 mars 2019
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Les guerres qui ravagent aujourd’hui le Moyen-Orient n’ont pas vocation à se poursuivre éternellement et la région n’est pas vouée à être dirigée par des autocrates. Une transition vers un ordre plus juste pour les populations est possible mais elle prendra du temps. Il est peu probable qu’elle advienne d’ici 2029. Les progrès viendront graduellement, poussés par la société civile. De nouvelles révolutions sont possibles mais il n’est pas sûr qu’elles produisent davantage de démocratie.

Fawaz A. GERGES
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Les Afriques en 2029

Date de publication
29 mars 2019
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De réels progrès dans la diversification de certaines économies, ainsi qu’une réhabilitation des actions publiques en la matière, ont modifié, depuis les années 2000, les conditions générales de développement du continent. En matière politique, et au-delà des exigences de démocratie électorale formelle, trop souvent détournées, c’est une véritable reconstruction des États qui s’avère nécessaire, pour intégrer les régions marginalisées, et développer la coopération régionale et continentale.

Alioune SALL

Les fonds souverains du Golfe, acteurs majeurs de la finance mondiale

Date de publication
02 décembre 2025
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La mission principale d'un fonds souverain est de constituer une épargne nationale à long terme destinée aux générations futures, en diversifiant ses investissements sur les plans sectoriel et géographique. Dans cette logique, les pays du Golfe ont alimenté pendant de nombreuses années leurs fonds souverains grâce aux gigantesques rentes pétrolières, notamment lorsque les cours du brut étaient au plus haut, atteignant un record historique de 143 dollars le baril en 2008.


Lors de la crise financière de 2007-2008, leur intervention a été déterminante dans le sauvetage du système financier, avec l'injection de plusieurs dizaines de milliards de dollars dans le capital des institutions financières. Depuis, ils n'ont cessé de gagner en crédibilité, en sophistication et en technicité. Ainsi sont-ils à la pointe en matière d'investissement dans l'Intelligence artificielle (IA) et la transition énergétique. De nouvelles orientations dans leurs stratégies d'investissement peuvent avoir des répercussions majeures sur l'écosystème financier mondial.

Aujourd'hui, les fonds souverains du Golfe sont devenus de véritables titans de la finance. Leur influence grandissante reflète un poids financier colossal et une montée en puissance aussi fulgurante que structurée. Voici dix ans, ils contrôlaient collectivement environ 2 000 milliards de dollars d'actifs sous gestion (assets under management, AUM). En 2025, ce montant a plus que doublé pour atteindre plus de 5 350 milliards de dollars, soit près de 40 % des AUM des fonds souverains dans le monde, estimés à 13 000 milliards de dollars. Le golfe Arabo-Persique est ainsi devenu le centre de gravité mondial des fonds souverains.

 

François-Aïssa Touazi est senior managing director chez Ardian, leader européen du capital-investissement, en charge des relations investisseurs et des affaires publiques. Il est aussi vice-président des conseils France-pays du Golfe au Medef International et préside la task force sur les fonds souverains.

 

Article publié dans Politique étrangère, vol. 90, n° 4, 2025.

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Les efforts d'organisation mondiale au XXe siècle : mythes et réalités