Le Hezbollah, héraut des ambitions régionales iraniennes ?
La guerre en Syrie a révélé toute l’ampleur et la complexité des liens entre le Hezbollah et l’Iran. Souvent perçue comme un rapport de donneur d’ordre à exécutant, la relation entre la République islamique et le mouvement chiite libanais recouvre en réalité de multiples dimensions, d’ordre politico-idéologique, socio-économique et militaire.
La guerre en Syrie, qui contribue à remodeler en profondeur les équilibres géostratégiques du Moyen-Orient, constitue un véritable tournant dans l’histoire du Hezbollah. Elle a en effet révélé toute l’ambiguïté et la complexité des relations qui lient le mouvement à l’Iran. Mobilisé de manière considérable par ce conflit où il s’investit sans compter, le Hezbollah n’a jamais semblé aussi puissant. Il a acquis une véritable autonomie stratégique qui en fait un acteur régional à part entière tout en augmentant paradoxalement sa dépendance vis-à-vis de Téhéran. Si le mouvement reste l’instrument privilégié des ambitions iraniennes dans la région, il n’en est plus l’unique relais. Ce surcroît de puissance a en outre un coût, comme le montre l’affaiblissement de la position du Hezbollah sur la scène politique libanaise.
Depuis l’apparition du Hezbollah, les liens avec l’Iran ont toujours été revendiqués comme presque filiaux. Ali Akbar Mohtashemi, l’ambassadeur iranien en Syrie puis au Liban, aurait ainsi qualifié le Hezbollah d’« enfant spirituel de l’Imam Khomeini et de la révolution islamique ».
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