Les chausse-trapes de la remontée en puissance : Défis et écueils du redressement militaire

La remontée en puissance manifeste la volonté d’un gouvernement de redresser son appareil militaire pour répondre à de nouveaux défis stratégiques, ou plus fréquemment pour enrayer un affaiblissement.
La crise budgétaire qui frappe la plupart des pays européens s’est traduite par une érosion des crédits accordés aux forces armées, consacrant leur affaiblissement accéléré. La question du redressement devrait donc se poser à court terme, du moins pour les pays qui entendent conserver un outil de défense sérieux. Un plan de remontée en puissance n’est néanmoins pas anodin. Son coût dépend de l’ampleur du déclassement préalable des forces armées et du tissu industriel de défense. Ainsi, une consolidation rapide peut suffire pour raffermir un outil souffrant de carences partielles. Si celles-ci se sont multipliées au point de remettre en cause la cohérence du système, l’effort s’apparente à un renforcement beaucoup plus conséquent, en termes de ressources comme de durée. Ultime stade de déclin, un effondrement quasi-complet nécessite en retour un gigantesque effort de reconstitution. Il faut donc avoir conscience que des effets de seuil existent, afin d’éviter que la « marche » à franchir pour assurer le relèvement ne devienne trop haute. Si les pertes de compétences, militaires comme industrielles, n’ont pas été maîtrisées, le redressement espéré, quel qu’en soit le niveau, s’avère impossible, y compris lorsque les contraintes budgétaires ont été levées.
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