L'ONU, Pygmalion malhabile : la fragilité du nation building au Timor
Lorsque le 25 octobre 1999 les Nations unies sont chargées d’administrer le Timor-Leste et de le mener à l’indépendance, le territoire est en ruine. Les Indonésiens ont saccagé les infrastructures, le tiers de la population s’est " réfugiée " au Timor ouest et la plupart des médecins, enseignants et cadres sont partis. Durant trente mois, l’ONU dispose de tous les pouvoirs, assure la sécurité, administre le pays, bâtit ses institutions et l’amène à l’indépendance en un délai record. L’expérience timoraise est alors présentée comme une success story en matière de peace building et de nation building.
Violences en brousse : Le "peacebuilding" international face aux conflits fonciers
Suite au conflit en Ituri (1999-2003), la communauté internationale a déployé divers programmes de reconstruction de la paix dans ce district du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Inclus dans une approche nationale de transition démocratique, ces programmes n’ont pas toujours pris la mesure de l’ampleur des conflits locaux et de la fragilité des institutions locales qui sont à la fois les cibles et les relais de ces programmes.
S’intéressant prioritairement au système judiciaire, l’intervention internationale a montré ses limites et ses dysfonctionnements. Les opérateurs ont dans un premier temps négligé la dimension foncière du conflit iturien et la nécessité d’une action intégrée dans ce domaine. À partir de 2006, quelques actions de soutien aux acteurs du foncier se sont mises en place, sans toutefois embrasser l’intégralité de la problématique : prévalence de la coutume, faiblesse de l’administration, limites de l’approche institutionnelle, dimension politique, rôle mineur de la société civile. Cependant, une initiative locale a vu le jour avec la création d’une Commission foncière de l’Ituri qui, après quelques balbutiements, semble pouvoir être une piste intéressante de prévention et de gestion des conflits fonciers si elle parvient à relever deux défis : devenir viable et intégrer une diversité d’acteurs qui lui permettra d’asseoir sa légitimité et de trouver des solutions innovantes au règlement des conflits fonciers.
Florence Liégeois est responsable Programmes République Démocratique du Congo, RCN Justice & Démocratie ASBL
Thierry Vircoulon est chercheur associé au programme Afrique subsaharienne de l'Ifri
Palestine : un Etat ? Quel Etat ?
L'Autorité palestinienne (AP) a été mise en place dans le cadre de l'approche américaine de la question du Proche-Orient qui s'était imposée à la communauté internationale à l'issue de la seconde guerre du Golfe et à la veille de l'effondrement de l'Union soviétique pour éviter d'avoir à exiger d'Israël sa soumission immédiate aux résolutions des Nations unies consacrées à son conflit avec ses voisins.
Accord RDC-Rwanda à Washington : l’Amérique peut-elle réconcilier Kigali et Kinshasa ?
La République démocratique du Congo et le Rwanda ont signé vendredi à Washington un accord de paix visant à mettre fin au conflit qui endeuille l'est de la RDC depuis la fin des années 1990. Cette tentative américaine peut-elle réussir là où toutes les précédentes ont échoué ? Analyse de Thierry Vircoulon, chercheur associé au sein du Centre Afrique subsaharienne de l'Ifri.
Quelle stratégie de l’Ukraine pour obtenir la paix ?
Une rencontre entre Zelensky et la partie russe est annoncée demain à Istanbul. Le président russe sera-t-il présent ? Une paix durable est-elle à ce jour crédible et à quelles conditions ? Une trêve solide est-elle envisageable ?
Ce que l’on sait du possible accord migratoire entre les Etats-Unis et le Rwanda
Pour sa vaste campagne d’expulsion de migrants, l’administration Trump négocie des arrangements avec des pays tiers. Du côté du Rwanda, la proposition n’est pas anodine, alors qu’un accord de paix avec la RDC doit être négocié. Chercheur associé au sein du centre Afrique subsaharienne de l'Ifri, Thierry Vircoulon apporte son analyse sur le potentiel accord migratoire en préparation.

Bromance à l’anglaise
Le Premier ministre Keir Starmer accueille jeudi 27 mars à Paris, aux côtés d'Emmanuel Macron, une nouvelle « coalition des volontaires » réunissant une trentaine de pays et le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour évoquer la stratégie de défense en Ukraine face à l'agression russe.
Syrie : la chute du clan Assad
Le 8 décembre 2024, le dictateur syrien Bachar Al Assad a fui son pays et s'est réfugié avec tout son clan chez son allié russe. Pendant le règne de celui que les Syriens appellent le « Boucher de Damas », plus de 500 000 personnes ont été tuées, plus de 100 000 ont disparu et plus de 6 millions de Syriens ont été contraints à l'exil.
Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron réunit les chefs d’état-major occidentaux favorables à un déploiement militaire
Le président de la République et les chefs d’état-major des pays désireux d’envoyer des troupes en Ukraine, tenteront, mardi, de préciser les contours d’une éventuelle force de maintien de la paix, y compris le nombre de soldats à déployer.
Benjamin Netanyahou à Washington : ce que Donald Trump veut obtenir au Moyen-Orient
Le président américain entend imposer la paix à Gaza, première pierre de son grand plan pour la région. Mais ses ambitions sont en contradiction avec celles des alliés du Premier ministre israélien, qu’il rencontre ce mardi.
L'ONU, Pygmalion malhabile : la fragilité du nation building au Timor
Lorsque le 25 octobre 1999 les Nations unies sont chargées d’administrer le Timor-Leste et de le mener à l’indépendance, le territoire est en ruine. Les Indonésiens ont saccagé les infrastructures, le tiers de la population s’est " réfugiée " au Timor ouest et la plupart des médecins, enseignants et cadres sont partis. Durant trente mois, l’ONU dispose de tous les pouvoirs, assure la sécurité, administre le pays, bâtit ses institutions et l’amène à l’indépendance en un délai record. L’expérience timoraise est alors présentée comme une success story en matière de peace building et de nation building.
Violences en brousse : Le "peacebuilding" international face aux conflits fonciers
Suite au conflit en Ituri (1999-2003), la communauté internationale a déployé divers programmes de reconstruction de la paix dans ce district du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Inclus dans une approche nationale de transition démocratique, ces programmes n’ont pas toujours pris la mesure de l’ampleur des conflits locaux et de la fragilité des institutions locales qui sont à la fois les cibles et les relais de ces programmes.
S’intéressant prioritairement au système judiciaire, l’intervention internationale a montré ses limites et ses dysfonctionnements. Les opérateurs ont dans un premier temps négligé la dimension foncière du conflit iturien et la nécessité d’une action intégrée dans ce domaine. À partir de 2006, quelques actions de soutien aux acteurs du foncier se sont mises en place, sans toutefois embrasser l’intégralité de la problématique : prévalence de la coutume, faiblesse de l’administration, limites de l’approche institutionnelle, dimension politique, rôle mineur de la société civile. Cependant, une initiative locale a vu le jour avec la création d’une Commission foncière de l’Ituri qui, après quelques balbutiements, semble pouvoir être une piste intéressante de prévention et de gestion des conflits fonciers si elle parvient à relever deux défis : devenir viable et intégrer une diversité d’acteurs qui lui permettra d’asseoir sa légitimité et de trouver des solutions innovantes au règlement des conflits fonciers.
Florence Liégeois est responsable Programmes République Démocratique du Congo, RCN Justice & Démocratie ASBL
Thierry Vircoulon est chercheur associé au programme Afrique subsaharienne de l'Ifri
Palestine : un Etat ? Quel Etat ?
L'Autorité palestinienne (AP) a été mise en place dans le cadre de l'approche américaine de la question du Proche-Orient qui s'était imposée à la communauté internationale à l'issue de la seconde guerre du Golfe et à la veille de l'effondrement de l'Union soviétique pour éviter d'avoir à exiger d'Israël sa soumission immédiate aux résolutions des Nations unies consacrées à son conflit avec ses voisins.
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